L’éviction, vendredi dernier, du directeur général d’Open AI, Sam Altam, place l’entreprise pionnière de l’IA générative dans une situation délicate. Alors qu’une très grande majorité des employés de l’entreprise, cadres compris, militent pour un retour d’Altman et une dissolution du conseil d’administration.
C’est un séisme dans le monde de la tech. Vendredi 24 novembre, Sam Altam, cofondateur et directeur général d’Open AI (ChatGPT) a été limogé par le conseil d’administration de l’entreprise. Un nouveau directeur a été nommé, lundi 20 novembre. Il s’agit de Emmett Shear, jusqu’ici directeur général du service de streaming vidéo Twitch.
La fin pour Altman ? Non. Le gourou de l’IA change juste de crèmerie et rejoint Microsoft, le premier financeur d’Open AI, où il dirigera une nouvelle équipe dédiée à la recherche en intelligence artificielle.
L’équipe d’Open AI fait bloc contre le conseil d’administration
Greg Brockman, cofondateur et président d’Open AI a lui aussi rejoint l’équipe après avoir démissionné de son poste suite à l’annonce du départ d’Altam. Greg Brockman a d’ailleurs annoncé sur X (ex-Twitter) l’arrivée d’autre pontes d’Open AI, Jakub Pachocki, de l’équipe chargée du modèle GPT4, d’un ingénieur, Szymon Sidor et d’un spécialiste de recherche sur les risques liés à l’IA, Aleksander Madry.
Car oui, le départ d’Altman ne fait pas l’unanimité au sein d’Open AI. Sur les 750 employés que compte l’entreprise, 700 ont signé une pétition dans laquelle ils exigent la démission du conseil d’administration, taxé d’incompétent et le retour d’Altman, sous peine de rejoindre l’équipe de recherche de Microsoft.
Stratégies divergentes
Derrière l’éviction de Sam Altam revient très régulièrement le nom de Ilya Sutskever, chercheur en IA et membre du conseil d’administration. Ce dernier a reproché à Altman d’être dans une vision commerciale court terme et imprudente, plutôt que de rechercher la création d’une IA générale sûre et bénéfique pour l’humanité. Bien que principal architecte du départ de Sam Altman, Ilya Sutskever, a présenté ses excuses sur X : « Je regrette profondément ma participation aux actions du conseil d’administration. Je n’ai jamais eu l’intention de faire du mal à OpenAI (...) Je ferai tout pour réunifier l’entreprise ».
Un retour d’Altman est-il envisageable ? Rien n’est moins sûr. Ce qui l’est, c’est qu’Open AI se met dans une situation délicate face à son principal actionnaire, Microsoft, ainsi qu’aux actuels et futurs investisseurs d’Open AI. D’autant qu’il y a un peu plus d’une semaine, Sam Altman avait estimé qu’OpenAI devra lever 100 milliards de dollars ces prochaines années, auprès de Microsoft et les autres pour développer l’IA générale.