Un quart des décideurs cybersécurité envisagent de quitter leur poste

Une étude de BlackFog, publiée mardi 15 octobre, tire la sonnette d’alarme sur l’état psychologique des RSSI, qui, sous pression et face au manque de moyens dédiés à la cybersécurité, envisagent pour beaucoup de changer de poste. Mais ça, on le savait déjà.

Les études sur l’état de santé psychologique des RSSI se suivent et se ressemblent. Celle commandée par BlackFog au Royaume-Uni et aux États-Unis ne fait pas exception et révèle que les RSSI et les décideurs informatiques sont sous pression. Résultat : 24 % seraient en recherche active d’un nouveau poste et 54 % se disent ouverts à de nouvelles opportunités. Autre enseignement, 93 % des professionnels qui réfléchissent à quitter leur poste citent le stress et les exigences comme facteurs clés. 98 % des sondés déclarent dépasser leur taux horaire et ajoutent en moyenne 9 heures supplémentaires par semaine, et jusqu’à 16 heures pour 15 % d’entre eux.

Si le manque de ressources explique au moins en partie cette surcharge de travail, ce sont bien les cybermenaces qui sont une cause majeure de stress. 37 % des répondants pointent les cyberattaques par malware et ransomware comme la plus grande source de pression, suivies des attaques utilisant l’IA (42 %) et des exfiltrations de données (25 %).

Drogue et alcool pour déstresser

Et ça ne s’arrête pas là. Si l’écrasante majorité (86 %) voit dans l’activité sportive un moyen de réduire son stress, et que 75 % disent dormir suffisamment, 45 % reconnaissent avoir eu recours à l’alcool ou à des drogues/médicaments pour gérer leur stress, et 69 % avoir réduit leurs activités sociales.

Les répondants pointent le manque de moyens et plaident pour que leur organisation renforce les budgets dédiés à la cybersécurité (41 %) et demandent plus de temps à octroyer aux problèmes les plus importants. « Ces résultats soulignent l'importance pour les entreprises de mieux soutenir leurs leaders en cybersécurité afin de réduire le stress et favoriser la rétention des talents dans un environnement de menaces numériques croissantes », conclut BlackFog. Mais ça, on le sait déjà.

On ne compte plus les études illustrant ce ras-le-bol des RSSI. Déjà en 2019, l’entreprise américaine Symantec avait publié les résultats de ses recherches sur la santé psychologique des RSSI. Résultat : 82 % des sondés affirmaient « être au bord du burn-out » (85 % en France). 64 % songeaient à démissionner (68 % en France) et 63 % à quitter la cybersécurité (66 % en France). Plus récemment, dans une étude du CESIN datée de 2023, 28 % des RSSI disaient éprouver un stress avec risque d'épuisement au travail, et 60 % vivaient un stress intense au quotidien. Toujours en 2023, le cabinet Gartner avait estimé que près de la moitié des RSSI changeraient d'emploi d'ici 2025, et que 25 % quitteraient purement et simplement la profession.