Le Canada va exclure les équipementiers chinois Huawei et Zhongxing Telecommunication Equipment Company Limited (ZTE) de ses réseaux téléphoniques 5G.
Le gouvernement de Justin Trudeau a annoncé jeudi 19 mai qu’il refuserait l’accès au marché du réseau téléphonique 5G aux géants chinois Huawei et ZTE. Les entreprises de télécommunications du Canada ne peuvent donc plus utiliser les équipements fabriqués par eux. « Les fournisseurs qui ont déjà installé ces équipements seront contraints de cesser de les utiliser et de les retirer », a indiqué le ministre de l’industrie canadien, François-Philippe Champagne. Ajoutant que cette décision vise à améliorer les services internet mobiles du pays et « protégera la sûreté et la sécurité des Canadiens ».
Le pays rejoint ainsi les membres de l’alliance de renseignement « Five Eyes » composée des Etats-Unis, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, et du Royaume-Uni. Tous craignent, Etats-Unis en tête, que les entreprises de télécommunication chinoises soient utilisées par Pékin pour se livrer à de l’espionnage.
Une décision « politique »
Huawei s’est dit « déçu » et regrette « une décision politique malheureuse qui n'a rien à voir avec la cybersécurité ou l'une des technologies en question », a-t-il indiqué dans un communiqué. Celui-ci a assuré qu’aucun incident de sécurité n’avait été causé par Huwaei. « L'interdiction de l'équipement et des services de Huawei entraînera des pertes économiques importantes au Canada et fera grimper le coût des communications pour les consommateurs canadiens », a également prévenu l'entreprise. ZTE a de son côté rejeté les annonces gouvernementales jugées « hautement spéculative ».
Même son de cloche du côté de Pékin, qui considère, par la voix de son ambassade canadienne, que cette décision est un « prétexte à la manipulation politique ». Accusant même le Canada de travailler avec son voisin Etats-Uniens pour freiner les entreprises chinoises.
Face à un parterre de journalistes à Ottawa, capitale canadienne, le ministre canadien de l’industrie a déclaré que cette décision avait été prise pour donner suite à un « examen complet par nos agences de sécurité et une consultation avec nos alliés les plus proches ». Et d’ajouter que « nous protégerons toujours la sûreté et la sécurité des Canadiens et prendrons toutes les mesures nécessaires pour protéger notre infrastructure de télécommunications ».