Après le Sénat mardi, c’est au tour de la Chambre d’approuver le CHIPS and Science Act, une loi allouant 280 milliards de dollars à l’innovation scientifique et technologique, dont 52 milliards iront aux fabricants de puces pour qu’ils relocalisent leur production aux Etats-Unis.
Le Congrès américain a enfin adopté le CHIPS and Science Act. Depuis 2019, ce texte, initialement baptisé l’Endless Frontier Act, naviguait entre les deux organes législatifs américains, connaissant diverses moutures et noms. Avec la crise sanitaire et logistique et la pénurie de composants électroniques, le besoin est devenu plus pressant et une version du projet de loi a été adopté à l’été 2021 par le Sénat. Lueur d’espoir vite éteinte par la Chambre des Représentants.
Le sujet est devenu une priorité pour l’administration Biden : le CHIPS and Science Act est la dernière itération du texte, née du sénateur démocrate Chuck Schumer. Cette version finale revoit les ambitions du projet de loi initial à la baisse, mais alloue tout de même la modique somme de 280 milliards de dollars au renforcement de l'innovation scientifique et technologique aux États-Unis. Dont 52 milliards destinés à subventionner les fabricants de puces et la relocalisation de leur production sur le sol américain.
Pressions
Le projet rencontrait toujours l’opposition aussi bien de démocrates que de républicains dans les deux chambres, mais le contexte a aidé l’adoption du texte. D’une part, les mid-terms, élections de mi-mandat, approchent à grands pas. De l’autre, Intel a suspendu sine die l’inauguration prévue le mois dernier d’un nouveau fab dans l’Ohio. En janvier, le fondateur avait menacé à demi-mot de ralentir sa production aux Etats-Unis si un consensus n’était pas rapidement trouvé autour du CHIPS Act.
Autant dire que les élus américains étaient sous pression à l’approche de la pause estival. Le 27, le Sénat adopte à 64 voix pour le CHIPS and Science Act. Message de Joe Biden dans la foulée qui appelle les représentants à faire de même, et fissa. Hier, à 243 voix contre 187, le projet de loi est voté par la Chambre. Ne reste désormais plus que la signature du POTUS pour que ces 52 milliards puissent finir dans les poches des fondeurs.