La banque d’investissement Benchmark estime qu’il est possible, compte tenu des tendances actuelles du marché, que l’éditeur français de jeux-vidéo Ubisoft soit racheté.
L’année 2022 a démarré en trombe du côté du marché du jeu vidéo, avec le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft pour la modique somme de 69 milliards de dollars (Mds$). Ont suivi de nombreuses consolidations avec l'acquisition de Zynga par Take-Two, ou encore de Bungie par Sony.
Désormais, les spéculations vont bon train pour le plus célèbre des éditeurs tricolores, Ubisoft (Assassin’s Creed, Les Lapins crétins, Far Cry…). D’après Cercle Finance.com, qui a pu consulter une étude des équipes de recherche de Benchmark, une banque d'investissement New-yorkaise, tous les voyants sont au vert pour un rachat. "Nous n'avons aucune assurance qu'Ubisoft sera racheté, mais le scénario est possible compte tenu des tendances actuelles à la consolidation au sein du secteur et des problèmes de management qui secouent le groupe », a indiqué dans l'étude Mike Hickey, l'analyste en charge du suivi du titre.
Plancher de valorisation
Effectivement, l’action d’Ubisoft a chuté de plus de 40% en un an. Dans le même temps, l’éditeur était aux prises avec des affaires de harcèlement en interne. Il n’en demeure pas moins que l’entreprise, valorisée à 5,34 Mds$, a les reins solides. De l’avis de Benchmark, les récents rapprochements entre Take-Two et Zynga et Microsoft et Activision Blizzard ont créé un "plancher de valorisation" pour Ubisoft. « Nous imaginons qu'un acquéreur serait prêt à débourser autour de 65 euros pour chaque action Ubisoft (soit une prime de 45%) », avance Mike Hickey.
Et il y a fort à parier que le français en intéresse plus d’un, et qu’il devrait coûter cher, très cher ! Et pour cause, l’éditeur compte par moins de 17.000 développeurs en Europe et en Amérique du Nord. C’est plus qu’Activision, EA et Take-Two… réunis. Et alors que le groupe avait échappé à un rachat de Vivendi par le biais d’une OPA hostile, il s’ouvrirait peu à peu à l’idée.
« Nous avons toujours pris des décisions dans l’intérêt de nos parties prenantes qui sont nos employés, nos joueurs et nos actionnaires. Ubisoft peut rester indépendant : nous avons les talents, la puissance financière et un large éventail de franchises originales. Cela dit, si une offre de rachat nous parvenait, le conseil d’administration l’étudierait dans l’intérêt de tous. » a déclaré le PDG d’Ubisoft, Yves Guillemot, lors de l’appel aux investisseurs du troisième trimestre de 2022. Assurant néanmoins que les actifs de l’entreprises n’ont « jamais été aussi solides ».