Le turnover a toujours été important dans les entreprises de services informatiques mais, l’an dernier, les taux d’attrition se sont envolés, obligeant les ESN françaises à recruter à tour de bras.
La « Grande Démission » arrive-t-elle en France ? Très commentée de l’autre côté de l’Atlantique, l’important « turnover » affectant les entreprises américaines dans la foulée de la pandémie semblait avoir épargné la France. Mais, à en croire une émission de France Inter, nos ESN nationales prennent la vague de plein fouet.
Selon l’émission Histoire Economique, Capgemini a perdu un quart de ses consultants l’an dernier, obligeant l’ESN a recruté massivement pour combler les départs. « Et puis il y a les autres qui disent que le groupe est frappé par le phénomène de “grande démission” que l’on voit un peu partout dans le monde depuis la pandémie : les jeunes, et les salariés en général, veulent des métiers qui ont du sens. Ils ne veulent plus être des salariés que l’on facture en “homme/jour” à des clients, en passant d’un projet à l’autre sans vraiment voir le résultat de leurs actions » souligne l’émission.
Forte attrition
Du côté d’Atos, si l’hémorragie n’est pas aussi importante, l’attrition grimpe à 16%, avec 8 665 salariés qui ont quitté le groupe au cours du premier semestre. Au troisième trimestre, Atos a recruté 8 019 collaborateurs. Du côté d’Accenture, on parle d’un taux d’attrition de 19% au quatrième trimestre 2021, alors que ce taux s’élevait à 12% sur son année fiscal 2021.
En fin d’année dernière, une enquête de CondinGame pointait que 72% des salariés du secteur du numérique songent à changer d’emploi dans les douze prochains. Une enquête qui porte sur le monde entier, et pas spécifiquement sur la France. Par ailleurs, la presse indienne rapporte que le taux d’attrition dans la tech s’élève à 21% dans le pays. Or l’Inde est un vivier pour les ESN, à l’instar de l’Américain Cognizant, qui se trouve dans une situation semblable à celle de Capgemini.