La Commission européenne étudie l’impact de l’acquisition de VMWare par Broadcom. Alors qu’au même moment, les professionnels craignent des pratiques abusives et déloyales.
Annoncé fin mai 2022, le rachat de Vmware par Broadcom, pour la modique somme de 61 Milliards de dollars, ne fait pas que des heureux. C'est l’une des plus grosses transactions jamais effectuée dans le milieu de l’industrie des technologies. Et logiquement, les autorités antitrusts d’Europe et outre-atlantique scrutent le dossier avec intérêt et veulent s’assurer que l’opération n’entraînera aucun comportement abusif comme des hausses des prix ou des pratiques anticoncurrentielles. D’après le Financial Times, il faut s’attendre à « une longue enquête antitrust de l’Union européenne » dite de phase 2 qui pourrait retarder de plus d’un an le rachat, et même le bloquer.
Le Cigref monte au créneau
Cette nouvelle intervient alors que des voix s'élèvent pour dénoncer l'opération. Le Club informatique des grandes entreprises françaises (Cigref), s’est inquiété de probables hausses de tarifs importantes alors que VMware serait en position ultra dominante. « Les 155 grandes entreprises et administrations publiques françaises membres du Cigref sont, sans exception, clientes de VMware », faisaient-ils remarquer dans un communiqué. Le Cigref a décidé d'alerter la Commission européenne « sur les risques de pratiques abusives auxquels ce rachat pourrait conduire ».
Broadcom à la loupe
Le Cigref ajoute que : « bien qu'elle soit en position dominante sur le marché de la virtualisation, la société VMware ne semble pas s'adonner à des pratiques pouvant être qualifiées d'abusives, et les membres du Cigref clients de VMware n'ont pas manifesté de difficultés quant aux relations commerciales et contractuelles qu'ils entretiennent avec cet éditeur ». C’est en fait, Broadcom qui pose problème. L'entreprise est dépeinte comme « un acteur agressif, multipliant des pratiques qui pourraient être qualifiées d'abusives et de déloyales. »
D’autant que, le ver serait déjà dans le fruit à en croire le Cigref qui reproche à Broadcom « une réalisation anticipée » de l’acquisition. Ce dernier aurait déjà pris le contrôle des opérations commerciales de VMware, et limité « certaines clauses contractuelles ». Une pratique illégale, rappelle le Cigref.
D’autant que Broadcom, a déjà fait parler de lui. Il avait déjà fait face à l’autorité anticoncurrentielles de l’UE en octobre 2020. Il c’était alors engagé à mettre fin à ses pratiques abusives et anticoncurrentielles dans le secteur des puces pour modems et décodeurs TV, en contrepartie de l’abandon d’enquêtes lancées par la Commission européenne.