Fibre : ça progresse mais il faut persévérer

L’Arcep a publié ce matin son observatoire des déploiements et abonnements haut et très haut débit fixe au troisième trimestre. Les indicateurs progressent, en grande partie grâce au FTTH mais Orange et SFR vont devoir mettre les bouchées doubles s’ils comptent tenir leurs engagements en zones AMII de 92% de locaux raccordables fin 2020.

Bon trimestre, mais les efforts doivent encore s’intensifier. Telle pourrait être le commentaire de l’Arcep sur la copie des opérateurs au sujet des déploiements et des abonnements haut et très haut débit. Le gendarme des télécoms a publié ce matin son observatoire pour le troisième trimestre 2018 et semble relativement satisfait des résultats.

Les abonnements ce trimestre ont atteint 8,4 millions au très haut débit, une hausse de 505 000 abonnements sur les trois derniers mois et de 1,9 million sur l’année, à mettre en perspective des 1,4 million d’abonnements supplémentaires enregistrés l’année précédente. Cette hausse est principalement due au FTTH, qui représente les trois quarts des abonnements au troisième trimestre et un total de 4,3 millions de ligne, un bond de 1,4 million depuis septembre 2017.

Evidemment que les objectifs FTTH ne seront pas atteints…

Ces abonnements représentent 43% du nombre de locaux éligibles au très haut débit. « Au total, à la fin du 3e trimestre 2018, 19,6 millions de locaux étaient éligibles à des services à très haut débit, toutes technologies confondues, dont 13,5 millions en dehors des zones très denses » écrit l’Arcep. Ont été « rendus raccordables » (et non pas raccordés, la différence n’est pas négligeable) en FTTH près de 3 millions de logements supplémentaires ces douze derniers mois, dont 750 000 au dernier trimestre. Parmi ces lignes, 207 000 se trouvent dans des zones d’initiative publique.

Enfin, l’Arcep aborde le cas épineux des zones AMII (Appel à Manifestation d’Intention d’Investissement). Mise en place en 2011, Orange avait hérité de 85% des déploiements dans ces zones, SFR du reste. Mais fin 2017, devant les nouvelles ambitions des uns et des autres, l’Autorité avait estimé qu’il fallait revoir cette répartition. Les opérateurs se sont engagés, sous peine de sanctions, à raccorder 92% des locaux de ces zones fin 2020. A l’heure actuelle, Orange a rendu raccordable 43 % des locaux des communes sur lesquelles il s’est engagé et SFR 29 %. De l’avis de l’Arcep, « il est nécessaire que les opérateurs intensifient le rythme de ces déploiements ».