L’opérateur français a vraisemblablement décidé de boycotter Huawei pour son futur réseau 5G. Mais le constructeur chinois n’en a cure et rétorque qu’il n’est de toutes façons pas partenaire d’Orange sur la 4G.
Si Orange n’a pas officiellement communiqué sur le sujet, il semble que son patron se soit épanché auprès de journalistes en marge du dernier Show Hello de la semaine dernière. « Nous n’avons pas prévu de faire appel à Huawei dans la 5G. Nous travaillons avec nos partenaires traditionnels que sont Ericsson et Nokia » aurait-il ainsi déclaré, des propos rapportés par Reuters.
« Je pense que la question de la sécurité dans l’infrastructure digitale est une question clef et tout à fait légitime. Je comprends tout à fait que les autorités de tous nos pays et les autorités françaises aussi s’en préoccupent beaucoup. Nous aussi » a précisé Stéphane Richard. Huawei est confronté aux accusations d’espionnage pour le compte de Pékin et les inquiétudes touchent désormais l’Europe, grâce à un lobbying intense de Washington qui a l’équipement chinois dans le collimateur.
SFR et Bouygues, partenaires de Huawei sur la 5G
Mais les déclarations du patron d’Orange ne semblent pas inquiéter Huawei outre mesure, qui y répond, toujours selon Reuters, qu’il n’est pas un fournisseur d’Orange pour son réseau 4G et qu’il ne sera pas partenaire sur la 5G en France.
En d’autres termes, le géant chinois souligne que s’il ne gagne pas un contrat, il n’en perd pas non plus. En outre, il compte bien fournir en équipements 5G l’opérateur historique sur ses marchés internationaux, où il est bel et bien présent sur les réseaux 4G.
Et si Huawei n’est pas en France un partenaire réseau d’Orange, il l’est sur le cloud : l’offre Flex Engine s’appuyant sur les briques OpenStack du Chinois. Tout comme Deutsche Telekom, qui est pour son cloud en relations avec Huawei. Ce qui n’empêche pas le géant allemand d’annoncer « réévaluer sa stratégie d’approvisionnement » en équipements réseaux au regard des accusations dont Huawei fait l’objet. Mais, selon un concurrent de l’opérateur cité par l’agence de presse, il s’agit moins de se méfier envers l’équipementier que de faire les yeux doux au gouvernement américain afin que la fusion T-Mobile - Sprint ne rencontre pas d’objection de la part de Washington.