Le procureur général du district de Columbia a engagé une procédure contre Facebook mettant en cause ses manquements quant à la protection des données de ses utilisateurs. Une plainte qui ne concerne pour l’heure que l’affaire Cambridge Analytica.
Après avoir été condamné en Grande-Bretagne, Facebook pourrait rapidement l’être aux Etats-Unis. Le procureur général de Washington DC a engagé une procédure à l’encontre du réseau social à la suite du scandale Cambridge Analytica. Son enquête « a conclu que Facebook avait enfreint la Loi sur les procédures de protection du consommateur du district, qui interdit les pratiques commerciales déloyales et trompeuses ». Car si 852 résidents de Washington ont effectivement téléchargé l’application d’Aleksandr Kogan, ce sont les données de la moitié des habitants de la capitale qui ont été partagées avec Cambridge Analytica.
Karl Racine, le procureur général du district de Columbia, reproche en premier lieu à Facebook d’avoir induit ses utilisateurs en erreur quant à la confidentialité de leurs données, en assurant la protéger quand il autorisait Aleksandr Kogan à collecter et à vendre les données des utilisateurs qui n’avaient ni téléchargé ni utilisé son application. De même Facebook a, selon lui, négligé de surveiller les applications tierces accédant à ses API et a caché les violations pendant plus de deux ans.
Putain d’année !
Le procureur reproche également au réseau social de ne pas s’être assuré que Cambridge Analytica ait effectivement supprimé les données mal acquises. Si le pot au rose a été découvert en 2015, lesdites données ont été réutilisées jusqu’en 2017, pour les campagnes de Donald Trump et du Brexit. Il dénonce en outre des paramètres de confidentialité « confus et ambigus qui empêchaient les consommateurs de contrôler le mode de partage de leurs données » ainsi que le manque d’informations aux utilisateurs.
Le procureur général demande une injonction d’un juge afin de s'assurer que Facebook mette en place les garde-fous suffisants pour protéger les données de ses utilisateurs et leur permettre de contrôler plus facilement leurs paramètres de confidentialité. Mais aussi des dommages et intérêts destinés à indemniser les consommateurs affectés.