Un départ difficile
Car force est de constater que Salto se lance avec de sérieux handicaps. A savoir son mode de distribution, purement OTT : on doute que Canal souhaite distribuer la plateforme, qui ne s’invitera pas non plus à son lancement dans les box des FAI, quand bien même la direction de Salto explique être en discussion avec les opérateurs. Ce sera donc sans distributeur partenaire que le SVOD devra pénétrer dans les foyers. Ce qui s’annonce là encore difficile compte tenu des tarifs avancés par Salto. 6,99 euros par mois pour un écran, et jusqu’à 12,99 euros pour quatre écrans : une offre plus onéreuse que Disney+. On rétorquera que Netflix est plus coûteux et que, contrairement au Français, le géant américain n’offre plus un mois d’essai gratuit. Mais pour quel contenu ? On nous promet 10 000 heures de programmes au lancement, un chiffre honorable mais qui ne comprend qu’une infime proportion de contenus qui n’ont pas déjà été (ou seront) diffusés sur nos bonnes vieilles télé.
Il faudra attendre 2021 pour profiter de programmes originaux sur Salto : d’ici là, il faudra se contenter de la possibilité de voir certaines séries 48 heures avant leur diffusion télévisée et de quelques programmes étrangers inédits en France. Ce qui fait quelque peu léger en comparaison avec Canal ou Netflix, surtout pour des contenus passant majoritairement (et gratuitement) à la télévision. Salto deviendra-t-il “incontournable” en France, comme l’assure son directeur général ? Au vue de l’offre actuelle, on peut en douter.