La Commission européenne a estimé, dans un avis rendu mardi 25 juin, que Microsoft avait enfreint les règles antitrust de l'UE en liant son produit de communication et de collaboration Teams dans ses suites pour entreprises, ce qui lui aurait apporté un avantage concurrentiel selon les conclusions de Bruxelles.
La Commission européenne a tranché. L'instance a estimé que Microsoft violait les règles de la concurrence de l’Union européenne en liant son application de visioconférence Teams à ses abonnements Office 365 et Microsoft 365, ayant pour effet supposé de restreindre la concurrence sur le marché des produits de communication et de collaboration pour les entreprises et d’asseoir la position dominante de la firme sur le marché des logiciels de productivité.
Un avantage de distribution
La manoeuvre aurait donné en outre un avantage de distribution à la firme « en ne donnant pas aux clients le choix d'acquérir ou non l'accès à Teams lorsqu'ils souscrivent à leurs applications de productivité SaaS. ». Un avantage qui « pourrait avoir été exacerbé par des limitations d'interopérabilité entre les concurrents de Teams et les offres de Microsoft », empêchant ainsi la concurrence de se faire une place au soleil.
« Si ces pratiques sont confirmées, elles violeraient l'article 102 du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE), qui interdit l'abus de position dominante », a fait remarquer la Commission européenne.
Des garanties jugées insuffisantes
En 2020, la plateforme concurrente Slack, propriété de Salesforce, avait déposé une plainte formelle contre Microsoft lui reprochant d’avoir forcé l'utilisation de Teams en la liant à sa suite Office 365. La Commission européenne elle, avait ouvert une enquête pour abus de position dominante en juillet. L’entreprise a depuis dissocié Teams de certaines de ses suites. Mais Bruxelles a estimé que ces changements étaient insuffisants et demande des garanties supplémentaires.
La balle est désormais dans le camp de Microsoft, qui peut encore apporter des modifications pour satisfaire l’exécutif européen. « Si la Commission conclut, après que l'entreprise a exercé ses droits de défense, qu'il existe suffisamment de preuves d'une infraction, elle peut adopter une décision interdisant le comportement et imposant une amende pouvant atteindre 10 % du chiffre d'affaires annuel mondial de l'entreprise », prévient l'instance européenne. À suivre.