Intel se prend les pieds dans le tapis de la Foundry

Les résultats financiers du fondeur pour son premier trimestre fiscal sont mauvais. Politique de réduction des coûts oblige, Intel s'apprête à tailler dans ses effectifs.


En perte de vitesse, Intel voulait redresser la barre en 2023. Force est de constater que, au premier trimestre, le fondeur est encore loin de se refaire une santé financière. Certes, ses revenus sont meilleurs que ceux anticipés, à 11,7 milliards dollars quand les prévisions tablaient sur 11,5 au maximum. Mais le chiffre d'affaires reste en berne sur l'année, de 36%. Et du côté des bénéfices, la situation est pire encore : en 2022, la société faisait au premier trimestre 8,1 milliards de dollars de bénéfices. Cette année, c'est une perte de 2,8 milliards qu'elle affiche, soit un recul de 134%.

La branche Client Computing Group (CCG) a généré 5,8 milliards de dollars au premier trimestre, en baisse de 38% sur l'année, quand l'activité Data Center and AI (DCAI) enregistre une baisse de 39%, à 3,7 milliards de dollars. L'activité Network and Edge (NEX) ne fait pas mieux, avec un recul de 30% de ses revenus. Seul MobilEye tire son épingle du jeu. Ce rachat d'Intel a généré 458 millions de dollars de revenus au premier trimestre, un mieux de 16%.

Foundry loin d'atteindre ses objectifs

Là où le bât blesse, c'est sur la branche Foundry. La nouvelle ère inaugurée par le retour de Pat Gelsinger aux commandes d'Intel avait pour porte-étendard cette activité de production de semi-conducteurs pour le compte de tiers. Las, Foundry n'a généré que 118 millions de dollars ce trimestre, en baisse de 24% sur un an. "Nous comprenons que nos ambitions de fonderie ne se concrétiseront pas du jour au lendemain - la création d'un écosystème de fonderie dynamique prendra du temps" concède Pat Gelsinger, qui se veut toutefois rassurant devant les investisseurs, rappelant le récent accord signé avec ARM.

Mais, entre temps, le fondeur compte se concentrer " sur 3 milliards de dollars de réductions de coûts en 2023, augmentant jusqu'à 10 milliards de dollars de réductions de coûts annualisées et de gains d'efficacité d'ici la fin de 2025". Une réduction de coût qui passera par une réduction des salaires et bonus de la direction, une baisse des dividendes versés et des coupes budgétaires dans plusieurs activités. Coupes qui se traduiront par des réductions d'effectifs, notamment dans la branche Client Computing, qui pourrait prendre jusqu'à 20% de sa masse salariale.