L’offensive du géant des semiconducteurs dans le milieu du logiciel se poursuit. Après avoir mis la main sur CA et s’être offert un morceau de Symantec, Broadcom a jeté son dévolu sur SAS, vénérable éditeur de solutions de BI et d’analyse de données. Le rachat pourrait être officialisé dans les prochaines semaines.
Le rachat de CA Technologies par Broadcom mi-2018 avait pris tout le monde de court. Le géant des semi-conducteurs, qui venait de se casser les dents sur sa tentative de rachat de Qualcomm, n’était guère connu comme un éditeur de logiciels. Et pourtant l’acquisition de l’éditeur de logiciels destinés aux mainframes fut un succès, tant et si bien que l’activité software représente 28% du chiffre d’affaires de Broadcom.
A l’époque le PDG du géant, Hock Tan, soulignait avoir « l’intention de continuer à renforcer ses franchises pour répondre à la demande croissante de solutions logicielles d’infrastructure ». Depuis, Broadcom a donc poursuivi ses emplettes, rachetant notamment l’activité Enterprise de Symantec, avant d’en revendre un morceau à Accenture. Tout en fuyant les opérations de consolidation dans le secteur des semi-conducteurs, qui ont valu à Broadcom l’échec du rachat de Qualcomm et une volée de bois vert de la Commission européenne.
Diversification dans les logiciels
C’est désormais vers le vénérable SAS que le géant se tournerait, à en croire les sources citées par le Wall Street Journal. SAS, éditeur de solutions de BI et de gestion et d’analyse de données, est toujours dirigé par ses deux cofondateurs, Jim Goodnight and John Sall, qui ont créé l’entreprise dans les années 1970 sur les bases posées par le programme universitaire Statistical Analysis System.
SAS s’est bien développé depuis lors, comptant 12 545 employés à travers le monde, 82 000 clients issus aussi bien du secteur privé que public et l’acquisition plus tôt cette année de son partenaire Boemska. Le projet de rachat valoriserait l’entreprise entre 15 et 20 milliards de dollars et pourrait être officialisé dans les prochaines semaines selon le Wall Street Journal. Il s’agit pour Broadcom de se hâter avant que l’administration Biden ne renforce le contrôle des autorités américaines, FTC en tête, sur les opérations de fusions-acquisitions.