Sous fond de bras de fer avec la Chine, les États-Unis révoquent l’autorisation de l’opérateur de télécom chinois Pacific Networks et de sa filiale ComNet.
La FCC a tranché. Mercredi 16 mars, dans un contexte de relations tendues avec la Chine, a été voté la révocation d’une autorisation accordée à l’opérateur chinois Pacific Networks et à sa filiale ComNet leur permettant de fournir des services de télécommunications aux États-Unis.
Pour justifier sa décision, le régulateur américain invoque la sécurité nationale. Les deux acteurs des télécoms étant proches du gouvernement chinois, ils n’avaient pas « dissipé les sérieuses inquiétudes concernant le maintien de leur autorité pour fournir des services de télécommunications aux États-Unis ». Le pays de l’Oncle Sam craint de potentiels espionnages et vols de données par des entreprises publiques chinoises.
Les principaux concernés se sont justifiées en expliquant qu’elles s’étaient conformées aux exigences de la FCC et que le gouvernement chinois ne contrôlait pas leurs opérations. Problème, la maison mère de l’entreprise n’est autre que CITIC Group, une entreprise publique, dont le siège est basé à Pékin. Suffisant pour éveiller les soupçons du régulateur américain.
Une liste qui s’allonge
La décision elle, n’a pas manqué d’échauder les autorités chinoises. Reuters rapporte les propos de Gao Feng, porte-parole du ministère du commerce Chinois, lors d'une conférence de presse jeudi : « les États-Unis devraient arrêter immédiatement la répression sans fondement des entreprises chinoises et les méfaits de la politisation des questions commerciales et économiques immédiatement ». Le ministère a indiqué qu’il prendrait des mesures pour protéger le droit des entreprises chinoises.
Ce n’est pas la première fois que la FCC vise spécifiquement des opérateurs chinois. En janvier 2022, elle avait lancé une enquête puis révoquée les licences d’un autre opérateur, China Unicom. « Le paysage de la sécurité nationale a changé et il y a de plus en plus de preuves - et avec elles, une préoccupation croissante - que les opérateurs appartenant à l'État chinois constituent une menace réelle pour la sécurité de nos réseaux de télécommunications », avait alors justifié Jessica Rosenworcel, présidente de la FCC. L’opérateur a pu néanmoins conserver son activité de centre de données.
Avant China Unicom, China Telecom et China Mobile avaient eux aussi été poussés vers la sortie. Les autorités américaines ont à chaque fois invoqué des risques pour la sécurité nationale.