Les autorités australiennes menacent Twitter de lourdes amendes s’il ne durcit pas ses règles afin d’empêcher la haine en ligne.
L’oiseau bleu a jusque fin juillet pour montrer patte blanche. L’Australie a donné un peu plus d'un mois au réseau social pour relever son niveau d’efficacité en matière de lutte contre la haine en ligne en vertu de la loi sur la sécurité en ligne en vigueur dans le pays.
L’agence australienne de la sécurité en ligne (eSafety) a envoyé un avis juridique à la plateforme qui s’expose à une amende quotidienne de 475.000 dollars (432.000 euros), si elle ne respecte pas la date butoir. Citée dans des médias locaux, la commissaire de eSafety, Julie Inman Grant, également ancienne employée du réseau social, a déclaré : « Twitter semble ne pas être à la hauteur en ce qui concerne la lutte contre la haine ».
Réactivation de comptes interdits
D’après Madame Grant, un tiers des plaintes déposées en Australie pour discours haineux en ligne sont liées à des propos publiés sur Twitter. Elle justifie cette statistique par la réactivation de plus de 60 000 comptes interdits, à d’éventuels changement dans l’algorithme mettant en avant les sujets polémiques et bien sûr, aux coupes dans les effectifs de l'entreprise décidées par Elon Musk suite à sa prise de pouvoir en octobre dernier. En effet, le milliardaire, qui s’est autoproclamé absolutiste de la liberté d’expression, a massivement licencié et les équipes de modération n’ont pas été épargnées. En Australie, Musk a par exemple mis à la porte l’équipe de politique publique en charge de faire remonter les signalements d’abus. Si la plateforme ignore les amendes, Inman Grant prévient que d’autres moyens juridiques seront mis en œuvre.