Dans un long texte posté sur Facebook, Mark Zuckerberg a répondu et balayé les accusations portées par Frances Haugen, ancienne employée ayant indiqué que l’entreprise « privilégiait ses intérêts propres sur la sécurité » de ses utilisateurs. Quelques heures avant, celle-ci témoignait devant le Congrès américain et plaidait pour une plus grande régulation du réseau social.
« Beaucoup de ses accusations ne font aucun sens. » C’est peu dire que sa réponse était attendue tant il est rare que l’entreprise de Mark Zuckerberg ait été autant tancée en quelques jours après une panne de six heures de ses principaux réseaux de communication et les accusations d’une entreprise plus proche de son porte-feuille que du bien-être de ses utilisateurs.
Dans un long texte publié sur sa page Facebook mardi 5 octobre 2021, Mark Zuckerberg a balayé d’un revers de main les accusation portées par Frances Haugen, une lanceuse d’alerte et ancienne employée de l’entreprise interviewée par l’émission américaine 60 Minutes dimanche 3 octobre 2021, les qualifiant de « fausses », « illogiques » et « dénaturées ».
Une partie de l’argumentation de Mark Zuckerberg consiste en une série de questions visant à montrer qu’à l’inverse de ce que prétend Frances Haugen Facebook est investie dans la recherche contre la diffusion de la haine en ligne et la protection de la santé mentale de ses utilisateurs et ne fait pas de rétention d’informations.
« Si les réseaux sociaux étaient responsables de la polarisation de la société, pourquoi voyons-nous cette polarisation augmenter aux États-Unis alors qu’elle reste équivalente, voire décline, dans autant de pays les utilisant autant, voire plus ? » est-il notamment écrit.
Défense résolue
Concernant l’accusation du maintien d’un algorithme favorisant la mise en avant de contenu haineux, Mark Zuckerberg avance que l’introduction du « Meaningful Social Interaction » au fil d’actualités de Facebook a eu pour conséquence une baisse de circulation des contenus viraux et plus d’interactions avec des cercles proches comme la famille ou les amis. « Est-ce quelque chose qu’une entreprise obnubilée par les profits ferait ? », conclut-il.
Mark Zuckerberg s’est également défendu sur l’affaire Instagram, arguant que sa motivation première visait à rendre le quotidien des adolescents meilleur. Avant qu’elle ne dévoile son visage au monde entier, Frances Haugen avait communiqué des documents internes au Wall Street Journal. Une série d’articles du quotidien a révélé que Facebook a connaissance des potentiels dangers sur la santé mentale des adolescentes utilisant Instagram alors même qu’il envisageait de le rendre accessible dès 13 ans. Ce projet a été retardé quelques semaines après.
« Quand je regarde notre travail, je pense aux réels impacts que nous avons sur le monde, les personnes qui peuvent rester en contact avec ceux qu’ils aiment, créer des opportunités pour se soutenir et trouver des communautés », clôt-il. L’ensemble du texte est disponible ici.
Quelques heures auparavant, devant le Congrès américain, Frances Haulen peignait une image de Facebook à l’exacte opposée.
Facebook « mine les sociétés à travers le monde »
« Je suis ici parce que je crois que les produits de Facebook causent du mal aux enfants, provoquent la division et affaiblissent notre démocratie. » Voici comment Frances Haugen a ouvert son discours introductif devant le Congrès américain, mardi 5 octobre 2021, pour témoigner des accusations portées à l’encontre du réseau social le dimanche précédent.
« Facebook résout constamment les conflits pour ses intérêts propres. Le résultat a été d’amplifier un système qui crée de la division, favorise les extrêmes et la polarisation et mine les sociétés à travers le monde », a-t-elle défendu, dans des propos rapportés par la presse américaine et dans la droite ligne de ceux tenus dimanche.
« Je me tiens devant vous parce que je me suis rendu compte d’une réalité terrifiante. Personne en dehors de Facebook ne sait ce qu’il se passe au sein de Facebook », a-t-elle également avancé.
Si la plupart de ses arguments ont été également remis en question par des représentants de Facebook, Frances Haugen a plaidé pour plus de régulation des pouvoirs publics sur les politiques de l’entreprise, un argument qui n’a pas manqué de réunion membres du Congrès ainsi que ceux de l’entreprise.