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Comme Meta, Google a annoncé, jeudi 29 juin, qu’il supprimerait de ses produits les liens vers les articles de médias canadiens. Cette décision fait suite à l’adoption par le gouvernement d’Ottawa de la loi C-18 qui impose aux géants du web de rémunérer les éditeurs de presse pour le partage de leurs articles.
Ken Walker, le président des affaires internationales de Google et d’Alphabet est monté au créneau contre le projet de loi C-18 adopté par le gouvernement du Canada.
Il a déclaré dans un communiqué : « nous avons informé le gouvernement que nous avons pris la décision difficile de supprimer, dès l’entrée en vigueur de la loi, les liens vers les nouvelles canadiennes dans nos produits Search, News et Discover et que nous ne pourrons plus opérer Vitrine Google Actualités au Canada. », un programme de licence pour les actualités regroupant plus de 150 médias locaux.
Google se dit prêt à en faire plus
Le texte de loi adopté par Ottawa exige des grandes plateformes, Google et Meta en tête, de payer les éditeurs de presse pour les informations rédigées par des journalistes, puis partagées et consultées sur les plateformes. Toutefois, pour Ken Walker, hors de question de payer « pour simplement afficher des liens vers des nouvelles, ce que tout le monde fait gratuitement ». Selon lui, cela placerait Google dans une situation de « responsabilité financière non plafonnée », alors que l’entreprise facilite l’accès des Canadiens aux informations.
Dans le cadre de Vitrine Google Actualités, la firme rappelle avoir négocié des accords avec 150 publications à travers le pays et avoir relié des utilisateurs à des éditeurs de presse 3,6 milliards de fois « aidant ainsi les éditeurs à gagner de l'argent grâce aux publicités et aux nouveaux abonnements. », souligne Ken Walker. Bien que la société se dise prête à en faire davantage, elle ne souhaite pas que cela se fasse au détriment de son modèle économique.
Le texte entrera en vigueur en décembre
Plus diplomate que Meta, qui s’est montré très offensif à l’égard du gouvernement canadien, Google se propose d’« améliorer le projet de loi C-18. », selon ses critères. La firme cherche maintenant à obtenir des assurances sur le coût que cela pourrait représenter pour elle et sur le déroulement du processus de négociation. Le texte doit entrer en vigueur en décembre. D’ici là, des règlements d’applications doivent encore être discutés.
Et les négociations s’annoncent déjà tendues. Dans une déclaration envoyée à nos confrères de Radio-Canada, Pablo Rodriguez, ministre du patrimoine canadien, s’est dit « surpris » de la décision de Google. « Les géants du web préfèrent dépenser de l'argent pour modifier leur plateforme afin de bloquer l'accès aux nouvelles au lieu de payer leur juste part pour le travail des médias. » a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Ça démontre à quel point ils sont irresponsables et déconnectés de la réalité, alors qu'ils font des milliards de dollars grâce aux utilisateurs canadiens. »