Nick Clegg a promis moins de politique sur Facebook ainsi que de nouvelles mesures pour protéger les adolescents sur Instagram.
Deux pannes gigantesques dues à des changements de configuration à une semaine d’intervalle couplées aux révélations de Frances Haugen sur les fonctionnements des outils et la politique interne générale chez Facebook auprès du Wall Street Journal et de l’émission 60 Minutes, c’est peu dire que les réponses de Facebook sont attendues.
Nick Clegg, ancien vice-premier ministre du Royaume-Uni et désormais directeur de la communication chez Facebook, a promis plusieurs changements sur Facebook et Instagram, a-t-il révélé à NBC, dimanche 10 octobre 2021, particulièrement à l’endroit des accusations de maintien de la haine en ligne et les dangers sur la santé mentales des adolescentes sur Instagram.
Nick Clegg a indiqué que Facebook veillerait à faire afficher moins de contenus politiques et plus de contenus, le résultat d’un sondage interne d’utilisateurs du réseau. Il a également annoncé de nouvelles modifications sur Instagram visant à renforcer le contrôle des adultes sur les contenus ainsi qu’une politique visant à inciter certains utilisateurs à « faire un break ».
« Nous allons introduire quelque chose qui, je pense, va faire une différence considérable. Lorsque nos systèmes détectent qu’un adolescent consomme le même contenu encore et encore, et que ce contenu ne participe pas à leur bien-être, nous les inciterons à regarder d’autres contenus, » a indiqué Nick Clegg, utilisant « to nudge », verbe au centre de la théorie du même nom. Aucune date sur la mise en place de ces changements n’a pour l’instant été communiquée.
Défiance sans précédent
Nick Clegg a également défendu l’utilisation de l’algorithme de Facebook et l’a rapproché d’un « filtre à spams géant », arguant que, sans lui, les utilisateurs verraient encore plus de contenus haineux et de désinformation. Il a toutefois ouvert la voie à plus de régulation de la part des pouvoirs publics, une proposition que Frances Haugen a évoqué lors de son passage devant le Congrès américain, mardi 5 octobre 2021.
La lanceuse d’alerte s’est également entretenue avec plusieurs membres du Parlement européen dans le cadre de son Digital Services Act, texte européen voulant réguler les contenus publiés sur les plateformes, a révélé Politico Europe.
Les critiques à l’encontre de Facebook ne cessent de s’accumuler depuis deux semaines désormais malgré les explications de Nick Clegg et Mark Zuckerberg. Après le New York Times, c’est au tour du Guardian de prophétiser « le début de la fin » pour l’empire Facebook.
Un collectif a d’ores-et-déjà organisé un National Log Out Day, trois jours de deconnexion de Facebook à compter du 10 novembre pour protester contre son « irresponsabilité ». Un premier révélateur de son déclin ?