Une plainte d’actionnaires du réseau social dénonce un règlement à l’amiable dispendieux dans l’affaire Cambridge Analytica. Facebook aurait sorti le chéquier pour éviter que son patron, Mark Zuckerberg, puisse être personnellement mis en cause.
En juillet 2019, Facebook s’exonérait des procédures en justice lancées à la suite du scandale Cambridge Analytica en versant 5 milliards de dollars à la FTC. Un règlement à l’amiable qui évitait que ne s’abatte sur le réseau social l’épée de Damoclès qui le menaçait depuis 2011. A l’époque, l’entreprise avait négocié avec le régulateur pour s’éviter une lourde sanction, promettant de devenir un parangon de la protection de la vie privée de ses utilisateurs.
Un scandale et cinq milliards de dollars plus tard et la FTC effaçait l’ardoise du géant, une sortie « honorable » pour les uns, une « victoire de Facebook » pour les autres. Ces derniers n’étaient peut-être pas loin de la vérité, à en croire une plainte déposée dans le Delaware par une poignée d’investisseurs du réseau social.
Cinq milliards de dollars pour ne pas être cité
Selon les plaignants, ce montant était bien plus élevé que la somme initiale demandée par la commission. Un bonus de 4,9 milliards de dollars, estiment les investisseurs, accordé à la FTC dans le seul but d’exonérer Mark Zuckerberg de toute responsabilité à titre personnel. Ainsi le patron de Facebook se voyait épargné, protégé de poursuites mais aussi d’être entendu en tant que témoin sous serment ou ne serait-ce que nommé dans la plainte.
Car le fondateur du réseau social aurait pu voir son image écornée. Or, à l’époque, on lui prêtait des ambitions en politique, poursuivent les investisseurs mécontents, qui en profitent pour dénoncer une gouvernance laxiste du géant. « Le conseil d’administration n’a jamais exercé sérieusement de contrôle sur l’autorité de Mark Zuckerberg » signalent les plaignants.