Pendant un quart de siècle, il a pris avec lui des informations classifiées provenant d’agences gouvernementales américaines. Pour avoir volé plus de 50 To de données, Harold Martin est condamné à 9 ans de prison. Mais la preuve d’un partage ou d’une vente de ces informations n’a jamais pu être apportée.
En octobre 2016, l’employé d’un sous-traitant de la NSA était arrêté par le FBI. A son domicile et dans son véhicule, les fédéraux découvraient l’équivalent de 50 To de documents, papier et dématérialisés classés Top Secret ou SCI et appartenant à diverses agences gouvernementales américaines. Accusé de « conservation illicite d'informations de défense nationale », Harold Martin a plaidé coupable en mars dernier.
Il a ainsi admis que, entre la fin des années 90 et 2016, il avait emporté chez lui « des biens appartenant au gouvernement américain, situés dans des lieux et des systèmes informatiques sûrs » sans jamais y avoir été autorisé, et de les avoir conservés. Il reconnait également que son comportement comportait un risque, celui que ces informations hautement confidentielles tombent entre les mains d’ennemis des Etats-Unis.
Aucune preuve d’espionnage
Mais seul le risque est ici admis. Harold Martin a été un temps suspecté d’avoir communiqué certains de ces documents au groupe Shadow Brokers, qui avait quelques temps avant l’arrestation de l’accusé affirmé avoir obtenu des documents ô combien sensibles appartenant à la NSA, à savoir le code de certains « cyber-armes » utilisées par l’agence de renseignement. Harold Martin a également été suspecté d’avoir fuité des informations à Wikileaks. Mais aucune de ces accusations n’a jamais pu être prouvée.
De son côté, sa défense a dans un premier temps plaidé un trouble compulsif du prévenu, et expliqué qu’il emportait ces documents non pas pour les divulguer ou les partager, mais pour s’entraîner. Ayant plaidé coupable, Harold Martin a été condamné le 17 juillet à neuf ans de prison. Rappelons qu’à l’été 2018, une autre sous-traitante de la NSA, Reality Winner, a elle aussi été condamnée pour avoir transmis un document à The Intercept, à 5 ans de réclusion.