Pour leur supposée coopération avec la Russie, une douzaine de dirigeants de Kaspersky ont été sanctionnés par le Trésor des États-Unis qui a décidé de bloquer leurs biens et intérêts qu’ils possèdent dans le pays.
Si le PDG de Kaspersky, Eugène Kaspersky, passe entre les gouttes, on ne peut pas en dire autant d’autres collaborateurs de l’éditeur de cybersécurité d’origine russe. Dans la foulée de l’interdiction des solutions de l'entreprise aux États-Unis décidée par le Département du Commerce des États-Unis, le département du Trésor a émis des sanctions à l’encontre des dirigeants de Kaspersky Lab et Kaspersky Group, dont certains figurent au conseil d’administration du groupe.
Biens et intérêts bloqués
Le Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du Département du Trésor a ainsi désigné douze individus (voir tableau) à qui il est reproché d’avoir prétendument coopéré avec la Fédération de Russie, avec qui les relations diplomatiques avec les États-Unis se sont significativement tendues depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022.
Tous les biens et intérêts aux États-Unis appartenant aux personnes citées sont bloqués et doivent être signalés à l’organe du Trésor. Idem pour les entités détenues directement ou indirectement, individuellement ou en cumul, à 50 % ou plus, sauf autorisation de l’OFAC.
« L’action d'aujourd'hui contre la direction de Kaspersky Lab souligne notre engagement à assurer l'intégrité de notre domaine cybernétique et à protéger nos citoyens contre les menaces cybernétiques malveillantes », a déclaré Brian E. Nelson, sous-secrétaire au Trésor pour le Terrorisme et le Renseignement Financier.
Le Kremlin dénonce une concurrence déloyale
Pour rappel, en fin de semaine dernière, le Département du Commerce a pris la décision d’interdire à Kaspersky Lab, Inc. et ses filiales de fournir des logiciels antivirus et des produits ou services de cybersécurité aux États-Unis et aux citoyens américains. Décision justifiée par les résultats d’une enquête qui aurait conclu que les produits et services de Kaspersky Lab, Inc. présenteraient un risque inacceptable pour la sécurité nationale. Les sociétés du groupe Kaspersky ont également été inscrites sur la liste des entités coopérant avec les autorités russes. L’entreprise a indiqué dans un communiqué qu’elle porterait l’affaire devant les tribunaux.
Moscou n’a pas manqué de réagir et a dénoncé « une concurrence déloyale » de la part de Washington. « Kaspersky Lab est une entreprise très compétitive au niveau international qui, à bien des égards, dépasse ses concurrents », a surenchéri le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors d’un briefing de presse.