Seagate a été condamné, mercredi 19 avril, par le Département du commerce des Etats-Unis, pour avoir livré des disques durs intégrant des technologies américaines à Huawei, pourtant soumis à des restrictions.
Un écart qui va coûter très cher. Le Bureau de l’industrie et de la sécurité (BIS) du département américain du commerce a infligé une amende de 300 millions de dollars à la filiale singapourienne de Seagate pour avoir violé l’interdiction d’exportation de 7,4 millions de disques durs à Huawei, pour une valeur totale de plus de 1,1 milliard de dollars.
Et le tout sans autorisation préalables des autorités s’il vous plaît. Car l’entreprise chinoise est sur liste noire depuis plusieurs années déjà pour « conduite contraire » à la sécurité nationale, selon les termes employés par Matthew S.Axelrod, secrétaire adjoint à la lutte contre les exportations au BRI. L’entreprise est notamment suspectée d’espionnage pour le compte de Pékin.
Seagate et Huawei sous contrat
La sanction se base sur le non-respect d’une règle édictée par le bureau en août 2020. Celle-ci impose des restrictions sur certains articles produits et exportés à l’étranger contenant des technologies américaines. Seagate aurait dû obtenir une autorisation afin de livrer ses disques durs. Mais faisant fi de ladite règle, la société spécialisée dans la conception de disques durs, est allée jusqu’à conclure un accord de coopération stratégique de trois ans avec Huawei. « Seagate a agi de la sorte alors que ses deux seuls concurrents ont cessé de fournir Huawei, devenant de fait sa seule source d’approvisionnement », a ajouté le BRI.
L'amende de 300 millions de dollars équivaut à plus du double du bénéfice net que Seagate a réalisé avec l’exportation des disques durs. Il s'agit là de la plus lourde sanction administrative jamais infligée par le BRI.