Le tribunal correctionnel de Paris a condamné, vendredi 25 novembre 2022, deux individus pour avoir piraté le système informatique de l'Agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France en 2016.
Le Tribunal Correctionnel de Paris a condamné deux hommes à huit mois d’emprisonnement, vendredi 25 novembre, pour s’être introduit dans les systèmes de l’ARS Ile-de-France. Les deux individus devront également s’acquitter de plus de 20 000 euros de dommages et intérêts et ont interdiction d’exercer une profession en lien avec l’informatique pendant cinq ans.
Les intrusions dans le système informatique de l’ARS se sont produites entre le 11 avril et le 9 mai 2016. Elles ont paralysé le fonctionnement du service pendant plusieurs heures et ont rendu impossible l’accès aux données, à la messagerie électronique et à Internet. Après un dépôt de plainte contre X, l’enquête a permis de remonter aux identifiants de connexion de Bertrand Lallemand, alors responsable de l'Unité système d'information de l'ARS Centre-Val de Loire.
Panne volontaire
Le principal mis en cause et auteur du piratage se prénomme Ali Tombari, gérant de la société Ceps informatique ingénierie. Ex-prestataire de l'ARS, sa société était chargée de la mise en place de solutions de sauvegarde au sein de l'agence. Mais suite à un non renouvellement de contrat, Ali Tombari a avoué lors de l’audience avoir voulu volontairement « faire la panne », rapporte l’AFP. « Je n'avais plus de clients. J'avais cinq salariés. 100% de mon chiffre d’affaires provenait des deux ARS. (...) J'avais construit ma vie autour de ces contrats », a-t-il justifié à la barre.
ZDNet, qui a assisté à l’audience du 20 octobre 2022 rapporte que les investigations ont pointé vers une machine virtuelle du site informatique de secours de l’ARS Centre-Val-de-Loire. « L’attaque a été menée depuis le compte administrateur du responsable informatique de l’agence régionale, caché derrière un réseau privé virtuel. Ce dernier a ensuite expliqué avoir transmis ses identifiants au prestataire informatique déchu. » Ali Tombari a dit en garde vue vouloir prouver qu'il était : « le seul à pouvoir dépanner l’infrastructure. »