Lauréate de l’appel à manifestation d’intérêt « Startup studio cyber » du Grand Défi Cyber, l’initiative Cyber Booster a été officialisée hier. Sise entre le Campus Cyber et Rennes, le Cyber Booster ambitionne de faire émerger 50 startups en cinq ans.
Hier a été lancé le Cyber Booster, un startup studio dédié à la cybersécurité. Le projet est porté par Le Pool, Axéléo ainsi que, pour la partie financement, Go Capital et Axéléo Capital. A leur tête, on retrouve Christophe Dumoulin, le cofondateur d’Axéléo, et Aurélie Clerc. L’ex-directrice de l’innovation pour la Française des Jeux nous explique que l’initiative est née du Grand Défi Cyber lancé par le gouvernement. Lauréat de l’AMI (appel à manifestation d’intérêt) « Startup studio cyber », le Cyber Booster veut faire émerger et financer 50 startups dans les cinq prochaines années.
« En termes de sujets, de thématiques, ce sont des choses qui vont évoluer dans le temps. Notre objectif est de mettre en relation un besoin marché, une problématique pas ou mal couverte au niveau français, avec une équipe entrepreneuriale » détaille Aurélie Clerc. La définition de ces besoins s’appuie sur des partenaires, aussi bien institutionnels que privés. Le Cyber Booster compte ainsi dans ses rangs l’ANSSI, la DGA ainsi qu’une importante ESN dont il faut taire le nom pour le moment, et entend créer des passerelles avec le monde académique et avec des verticaux (banque, industrie, assurance…).
Deux profils
Pour autant, l’équipe à l’origine du projet souhaite « regrouper un nombre limité de partenaires », environ une quinzaine, « pour réaliser un travail qualitatif afin de qualifier les besoins ». Le Cyber Booster s’adresse à deux types de profils. D’un côté, des startups existantes, avec déjà un produit ou un embryon de produits et qui ont des enjeux d’accélération, « pour accéder à une levée de fonds par exemple » précise Aurélie Clerc. De l’autres, des « entrepreneurs-to-be », qui ont un projet et ont besoin d’un accompagnement pour passer à l’acte et se lancer dans l’aventure startup.
Deux niveaux de maturité très différents donc. Les entrepreneurs-to-be seront au nombre d’une douzaine par promotion, au rythme de deux promotions par an, pour la pré-incubation. En ce qui concerne l’incubation, « on va être sur un recrutement au long cours, avec un jury tous les trimestres pour intégrer le cyberbooster et être amené jusqu’au financement » indique la porteuse du projet, qui vise d’une dizaine de startups par an, dont la moitié viendrait des phases de pré-incubation. Deux startups sont d’ores et déjà embarquées dans le Cyber Booster, Mindflow et son SOAR no-code, et Mailizen, une startup rennaise mêlant cyber et dataviz. Le premier appel à projet pour les entrepreneurs en devenir sera lancé « prochainement », nous confie Aurélie Clerc.
Complémentarité
Car le Cyber Booster aura deux pieds, l’un à Rennes, l’autre au Campus Cyber à Paris, dont l’ouverture est prévue en février prochain. On devrait trouver un tiers des startups et des entrepreneurs du côté breton, et deux tiers dans la capitale, quoiqu’il ne soit pas question de quota. « C’est ce vers quoi on va tendre, mais ce n’est pas un absolu ».
On ne manque alors pas de s’inquiéter de cette initiative, qui non seulement s’ajoute à bien d’autres, mais en plus débute dans un contexte de pénurie de compétences en cybersécurité. L’ancienne de la FDJ comprend ces préoccupations, mais assure de la pertinence d’un startup studio, premier du genre en France. « On est sur du pré-amorçage, une phase qui est complémentaire des initiatives existantes. Dès l’intégration au Cyber Booster, les startups reçoivent un financement du fonds dédié et une subvention du grand défi ». De quoi consolider de jeunes pousses naissantes, qui iront ensuite s’épanouir dans l’écosystème cyber français.
Attirer de nouveaux talents
Selon Aurélie Clerc, « le Cyber Booster doit à l’attractivité de la cybersécurité, lui donner une image plus ouverte et attirer de nouveaux talents ». Il ne s’agit pas non plus de répondre à lui seul au problème de pénurie, mais les premières startups accueillies « travaillent sur des outils qui doivent permettre plus d’automatisation et une meilleure orchestration, donc libérer du temps aux équipes chargées de la cybersécurité ».
Enfin, le startup studio ambitionne de constituer un vivier de talents. Aurélie Clerc ne se voile pas la face : le Cyber Booster va se heurter, comme tous les autres, à la pénurie sur le marché. D’où ce projet d’identification des talents désirant rejoindre une aventure entreprenariale.