La ministre de l’Économie et des Finances britannique, Rachel Reeves, a annoncé qu’AWS allait investir 8 milliards de livres sterling (8 Mds £) au Royaume-Uni. Cet investissement devrait créer 14 000 emplois dans un Royaume-Uni dont l’économie est chancelante.
Un investissement de cette ampleur ne se refuse pas. AWS signe un gros chèque outre-Manche et mettra sur la table 8 milliards de livres (environ 9,5 milliards d’euros) sur cinq ans pour la construction, l’exploitation et l’entretien de centres de données, afin de soutenir l’essor du cloud computing et de l’intelligence artificielle. AWS a lancé sa première région cloud au Royaume-Uni en décembre 2016 et l’a depuis étendue à plusieurs reprises. Depuis le début de la décennie (2020-2023), la filiale cloud d’Amazon a investi plus de 3 milliards de livres dans le pays.
Cette nouvelle enveloppe « vise à répondre aux besoins croissants des clients et partenaires d'AWS, et à soutenir la transformation de l'économie numérique du Royaume-Uni », a déclaré Tanuja Randery, vice-présidente d'AWS pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique, dans un communiqué.
14 000 emplois à la clé
L’investissement devrait créer 14 000 emplois dans les domaines de la construction, de la maintenance des installations, de l'ingénierie, et des télécommunications, tout en contribuant à hauteur de 14 milliards de livres (16,6 milliards d’euros) au PIB britannique, de 2024 à 2028. Cet investissement arrive à point nommé dans un Royaume-Uni qui sort d’élections tumultueuses et dont l’économie chancelante affiche un déficit du PIB proche des 100 %.
« Rachel Reeves considère cet investissement comme une étape importante dans la mission du gouvernement pour stimuler la croissance, débloquer des investissements et améliorer le bien-être de chaque région de Grande-Bretagne », a précisé un communiqué du gouvernement. La ministre a toutefois reconnu (en lançant une petite pique à l’opposition au passage) que « le changement ne se fera pas du jour au lendemain et que deux trimestres de croissance économique positive ne compenseront pas quatorze années de stagnation sous le précédent gouvernement. »
Des investissements en pagaille
Avec l’avènement de l’IA, les hyperscalers se livrent une course pour déployer leurs infrastructures respectives. AWS a ainsi multiplié les initiatives et a notamment dévoilé un plan de 15,7 milliards d’euros pour ses centres de données en Aragon (nord-est de l’Espagne). Mi-mai, Amazon a annoncé un investissement massif de 1,2 milliard d’euros dans le cadre du sommet Choose France. C’est aussi en Allemagne qu’AWS a sorti le carnet de chèques et prévoit d’investir 7,8 milliards d’euros d’ici à 2040, au profit du cloud souverain européen destiné aux organisations gouvernementales et aux entreprises. AWS cherche également à renforcer sa présence en Italie, où des négociations sont en cours.
Microsoft n’est pas en reste et a annoncé, en avril, qu’il allait investir 2,9 milliards de dollars dans l'IA et l'infrastructure cloud au Japon. La firme et OpenAI (ChatGPT) prévoient en outre d’investir 100 milliards de dollars dans un projet de centre de données destiné à répondre aux charges de travail liées à l’intelligence artificielle.