Mandaté par plusieurs acteurs du secteur, KPMG a réalisé une étude sur le marché du Cloud en Europe.
Selon ce rapport, le marché du Cloud en Europe est estimé à 53 milliards d’euros en 2020 et devrait atteindre 300 à 500 milliards d’euros d’ici 2027-2030. La pandémie de la Covid-19 a encore accéléré le recours aux services du Cloud, qui a démontré son rôle stratégique en tant qu’infrastructure vitale et facteur de résilience. 82 % des décideurs interrogés ont augmenté leur utilisation du Cloud en réponse directe à la pandémie. Le secteur est dominé par trois acteurs majeurs (les « hyperscalers), qui captent, sur le IaaS, 70 % du marché : Amazon avec AWS (53 %), Microsoft avec Azure (9 %) et Google Cloud (8 %). Cependant, les spécialistes du cloud et les opérateurs télécoms européens gagnent progressivement de l’importance sur leurs marchés nationaux. Ainsi OVHcloud et Deutsche Telekom se classent respectivement troisième et quatrième dans leur pays sur les marchés infrastructures et plates-formes.
Différents scénarios d'évolution
Le rapport propose différentes pistes pour éviter que l'Europe perde une part prépondérante du potentiel de ce marché. KPMG propose ainsi cinq scénarii :
►Une interopérabilité volontaire accrue entre les services de Cloud, voire une fédération des acteurs autour d’écosystèmes Cloud sectoriels communs.
►La deuxième piste envisagée est de faire monter en puissance les acteurs locaux autour de nouveaux segments de marché comme l'Edge Computing.
►Troisième axe, une puissante vague réglementaire avec la création d’une Autorité de régulation du Cloud, une réglementation plus stricte des pratiques commerciales, une interopérabilité forcée entre les opérateurs imposée par le régulateur et une réglementation accrue de l’innovation basée ou dérivée du Cloud.
►Parallèlement le rapport préconise de soumettre les grands acteurs du Cloud non-européens à des réglementations assurant à l’Europe une création de valeur effective régionalement, et un respect strict des réglementations européennes.
►En dernier lieu, le rapport s'inspire des USA pour une séparation fonctionnelle ou structurelle des activités Cloud des autres activités des opérateurs de Cloud, avec notamment la création d’entités légales distinctes, dans la logique des appels au discussions actuelles sur les Big Tech aux États-Unis.