Au total, les géants de la tech ont déjà dépensé 36 millions de dollars en publicités pour torpiller une loi Antitrust.
Big Tech part en croisade contre l’American Innovation and Choice Online Act (AICOA). Une loi antitrust qui vise à combattre les abus de position dominante et les pratiques anticoncurrentielles des géants de la tech. Des géants bien décidés à ne pas se laisser marcher dessus.
Le Wall Street Journal révèle que des groupes de pression soutenus par les GAFA ont dépensé la bagatelle de 36,4 millions de dollars en publicité contre ladite loi depuis le 1er janvier 2021. A titre de comparaison, les groupes de soutien au texte n’ont dépensé que 193 000 dollars. Près de 40% de la somme mise sur la table par les GAFA ont été dépensés depuis le 1er mai. Et pour cause, le couperet pourrait tomber cet été, à l’occasion d’un vote du Sénat en séance plénière.
De l’avis de Matt Schruers, président de la Computer and Communications Industry Association (CCIA), un groupe qui compte parmi ses membres Google, Amazon et Apple, il s’agit là de « l'une des campagnes les plus importantes que l'association ait lancées ces dernières années », afin de contrer « l'une des propositions politiques les plus radicales visant à réglementer un secteur de pointe de l'économie américaine ».
Combattre les pratiques anticoncurrentielles
Ladite campagne consiste en la diffusion de postes publicitaires à la télévision ou sur internet et ce en priorité dans les Etats des porteurs du projet de loi. La campagne présente l’AICOA comme une menace pour les petites entreprises, la cybersécurité, la compétitivité des Etats-Unis face à la Chine et l’économie en générale. Le sénateur républicain Chuck Grassley, a vivement critiqué cette stratégie dénonçant des actions visant à répondre « des faussetés sur notre projet de loi ».
Dans le détail, ce texte bipartisan vise à interdire aux géants de la tech de mettre en avant leurs propres produits sur leur plateforme au détriment de la concurrence. Si adoptée, la loi devrait particulièrement impacter la plateforme de e-commerce d'Amazon, mais aussi le moteur de recherche de Google, l'App Store d'Apple et le réseau social Facebook. Plus globalement, la loi s’appliquera à toutes les entreprises dont la capitalisation boursière est supérieure à 550 Mds$ et qui possèdent au moins 50 millions d’utilisateurs actifs mensuels. Il n’y en a pas trente-six.