Bien que moins sinistré que d’autres par la Covid-19, le secteur de l’IT a lui aussi connu de profonds changements durant le confinement et devrait en tirer quelques enseignements. Depuis le début de la crise sanitaire, le Syntec numérique interroge les dirigeants des sociétés du secteur sur leur ressenti et les conséquences de la pandémie sur leur activité. Les résultats sont éloquents. Sur le baromètre établi fin avril, 81 % des chefs d’entreprise interrogés anticipaient une baisse de leur chiffre d’affaires prévisionnel sur le deuxième trimestre 2020. Seuls 60% des projets étaient alors maintenus. Des chiffres qui poussent à imaginer le pire pour les salariés. D’autant que, dans le même temps, plusieurs grandes entreprises américaines doivent licencier à tour de bras pour survivre, à l’image des 3 700 employés d’Uber sacrifiés en quelques secondes lors d’une visioconférence début mai. En France, le code du travail neutralise ce genre de méthodes brutales. Mais cela n’empêchera pas le Coronavirus de laisser son empreinte sur la gestion des ressources humaines de nombreuses entreprises. 2020 avait pourtant bien commencé. Pour Jacques Froissant, directeur de l’agence de recrutement Altaïde, les affaires étaient même en «plein boom» en début d’année. Le coup d’arrêt a été d’autant plus violent une fois le 18 mars passé. « 80% des start- -up et de nombreuses ESN ont simplement stoppé leur business », chiffre le chasseur de têtes. Il estime que Altaïde avait perdu 50% de son activité à la mi-mars. Responsable d’une large partie des embauches du secteur, les ESN ont payé le prix fort dès les premiers jours du confinement. « Énormément de projets qui nécessitaient des chefs de projets, des développeurs ou autres, se sont arrêtés, définitivement pour un grand nombre d’entre eux », analyse Stéphanie Delestre, fondatrice de la plate-forme d’intérim Qapa. « Une refonte logicielle dans le secteur de l’aéronautique ou de l’automobile, en période de crise, ça n’est plus jugé comme une priorité.» En toute logique, ce sont les indépendants qui ont le plus pâti de cette situation (voir encadré). Spécialisée dans le recrutement de développeurs pour les entreprises, l’agence Easy Partner en a rapidement fait le constat. « À l’annonce du confinement, les entreprises ont gelé leurs offres de mission afin de réduire leurs coûts », résume Laura Peignard, responsable acquisition. « De leur côté, les freelances déjà en poste ont soit été éjectés de leur mission, soit vu leur prestation drastiquement réduite, passant souvent de cinq jours de travail par semaine à un ou deux jours.» Une situation qui peut paraître préoccupante, d’autant que la situation compliquait fortement la recherche de missions supplémentaires pour pallier le manque à gagner. Pourtant, les principaux intéressés ont parfois vu cette pause comme un moyen de souffler un peu. « Ces freelances travaillent énormément », poursuit Mme Peignard, « beaucoup en ont profité pour prendre du temps pour eux, pour des projets personnels, pour leurs familles…» Il faut dire qu’avec un taux journalier moyen (TJM) autour de 500 à 600 €, les développeurs avaient jusque-là de quoi voir venir. Pour Laura Peignard (Easy Partner), le confinement a poussé beaucoup de jeunes développeurs à chercher du sens dans leurs futures missions.
L’emploi aux temps du Corona : les leçons à tirer
Bien que moins sinistré que d’autres par la Covid-19, le secteur de l’IT a lui aussi connu de profonds changements durant le confinement et devrait en tirer quelques enseignements. Depuis le début de la crise sanitaire, le Syntec numérique interroge les dirigeants des sociétés du secteur sur leur ressenti et les conséquences de la pandémie sur leur activité. Les résultats sont éloquents. Sur le baromètre établi fin avril, 81 % des chefs d’entreprise interrogés anticipaient une baisse de leur chiffre d’affaires prévisionnel sur le deuxième trimestre 2020. Seuls 60% des projets étaient alors maintenus. Des chiffres qui poussent à imaginer le pire pour les salariés. D’autant que, dans le même temps, plusieurs grandes entreprises américaines doivent licencier à tour de bras pour survivre, à l’image des 3 700 employés d’Uber sacrifiés en quelques secondes lors d’une visioconférence début mai. En France, le code du travail neutralise ce genre de méthodes brutales. Mais cela n’empêchera pas le Coronavirus de laisser son empreinte sur la gestion des ressources humaines de nombreuses entreprises. 2020 avait pourtant bien commencé. Pour Jacques Froissant, directeur de l’agence de recrutement Altaïde, les affaires étaient même en «plein boom» en début d’année. Le coup d’arrêt a été d’autant plus violent une fois le 18 mars passé. « 80% des start- -up et de nombreuses ESN ont simplement stoppé leur business », chiffre le chasseur de têtes. Il estime que Altaïde avait perdu 50% de son activité à la mi-mars. Responsable d’une large partie des embauches du secteur, les ESN ont payé le prix fort dès les premiers jours du confinement. « Énormément de projets qui nécessitaient des chefs de projets, des développeurs ou autres, se sont arrêtés, définitivement pour un grand nombre d’entre eux », analyse Stéphanie Delestre, fondatrice de la plate-forme d’intérim Qapa. « Une refonte logicielle dans le secteur de l’aéronautique ou de l’automobile, en période de crise, ça n’est plus jugé comme une priorité.» En toute logique, ce sont les indépendants qui ont le plus pâti de cette situation (voir encadré). Spécialisée dans le recrutement de développeurs pour les entreprises, l’agence Easy Partner en a rapidement fait le constat. « À l’annonce du confinement, les entreprises ont gelé leurs offres de mission afin de réduire leurs coûts », résume Laura Peignard, responsable acquisition. « De leur côté, les freelances déjà en poste ont soit été éjectés de leur mission, soit vu leur prestation drastiquement réduite, passant souvent de cinq jours de travail par semaine à un ou deux jours.» Une situation qui peut paraître préoccupante, d’autant que la situation compliquait fortement la recherche de missions supplémentaires pour pallier le manque à gagner. Pourtant, les principaux intéressés ont parfois vu cette pause comme un moyen de souffler un peu. « Ces freelances travaillent énormément », poursuit Mme Peignard, « beaucoup en ont profité pour prendre du temps pour eux, pour des projets personnels, pour leurs familles…» Il faut dire qu’avec un taux journalier moyen (TJM) autour de 500 à 600 €, les développeurs avaient jusque-là de quoi voir venir. Pour Laura Peignard (Easy Partner), le confinement a poussé beaucoup de jeunes développeurs à chercher du sens dans leurs futures missions.