L’Autorité de régulation des télécoms (Arcep) a publié son premier observatoire trimestriel pour la qualité des réseaux en fibre optique, qui nomme, sur le principe du name&shame les opérateurs qui cumulent le plus de problèmes. Une démarche qui n’est pas du goût de l’Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l'audiovisuel (Avicca).
Chose promise… l’Arcep avait annoncé début juillet qu'elle publierait la liste nominative des réseaux de fibre optique (FTTH) les plus accidentogènes avec des cartes par département, afin de mettre la pression sur les opérateurs. C’est chose faite.
Il en ressort que le Calvados, la Haute-Savoie, quelques réseaux en Moselle et dans le Bas-Rhin affichent des taux d’échec au raccordement supérieurs à 11 %, selon l'observatoire. Les plus problématiques concernent les réseaux opérés par Altitude (Free infrastructure), via Resoptic et Tutor, puis par Altice, notamment via ZP XpFibre, une filiale de SFR. Le bonnet d’âne revient à Altitude avec Resoptic, qui présente des taux d’échecs au raccordement par réseau jusqu’à 30%. Sequantic Telecom (Altitude) présente un taux de panne de 5,37%. Vient ensuite Tutor EuropEssonne avec 5,09%.
L’Avicca tire sur le Stoc
Le procédé de name&shame de l’Arcep n'est pas du gout de l’Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l'audiovisuel (Avicca). Dans un communiqué, l'association a reproché à l’Autorité de s’intéresser aux seuls réseaux dégradés par le mode Stoc, mais pas au mode Stoc lui-même. « Le Régulateur dédouane et conforte les 4 opérateurs commerciaux dans leur approche entêtée des raccordements FttH : nier la réalité, ne rien changer autrement qu'à reculons ou à doses homéopathiques, et continuer à agiter un nouveau leurre en stigmatisant des infrastructures supposées atypiques (rebaptisées "accidentogènes"). », écrit l'Avicca.
Pour rappel, Stoc désigne un mode de raccordement des utilisateurs à la fibre par lequel l'opérateur d'infrastructure délègue le déploiement des derniers mètres à un opérateur commercial. Si l’association reconnait que des réseaux sont mal construits, de son avis, c’est bien le recours à ce procédé de la part des 4 opérateurs commerciaux qui pose souci.
« Ce n'est pas parce que les réseaux sont de mauvaise qualité qu'ils sont dégradés. Ils sont dégradés parce que des techniciens non formés interviennent et, comme ils y rencontrent plus de difficultés qu'ailleurs du fait de leur mauvaise construction, les saccagent encore plus rapidement. », poursuit-elle.
De l'avis de l'Avicca, il ne fait aucun doute que les réseaux dégradés par les raccordements FttH et les réseaux mal construits doivent être repris. Mais c’est aussi selon elle, le mode Stoc qui doit être repensé et demande à qu'il soit encadré « plus rigoureusement » et non autorégulé.