L’associations de consommateurs UFC-Que Choisir dénonce une fracture numérique toujours trop profonde entre zones rurales et zones urbaines. Fracture qui tend à s’accentuer avec le développement de la 5G.
"Oui, la France va prendre le tournant de la 5G." Cette phrase avait été prononcée par le Président de la République Emmanuel Macron en septembre 2020 devant des entreprises du secteur du numérique. Au grand dam de 70 élus de gauche et écologistes qui écrivaient dans une Tribune publiée par Le Journal du dimanche : "Nous demandons que la priorité soit donnée à la réduction de la fracture numérique, à travers le développement de la fibre en zone rurale et en finalisant le déploiement de la 4G". Deux ans ont passé et la France a effectivement entamé le virage de la 5g. Quid de la fracture numérique ?
La campagne mal lotie
Pour tenter d’apporter un début de réponse, l’UFC-Que Choisir a lancé Queldébit l’année dernière. « Cette application permet à tous les consommateurs de tester, partout, leur connexion mobile afin de la qualifier clairement sur une échelle de qualité allant de 0 à 10. », rappelle l’association dans un communiqué. Avec plus de 50.000 utilisateurs, elle a dressé un premier bilan de la qualité des réseaux mobiles à l’échelle nationale.
Les résultats révèlent que 32% des consommateurs en zones rurales sont privés de "bon haut débit" (au moins égale à 8Mbits/s). « 14,3 % des débits relevés sont inférieurs à 3 Mbit/s, débit minimal pour accéder dans des conditions tout juste décentes aux services de base de l’Internet mobile, comme la navigation sur le web. », avance l’association. 25% des débits relevés ne dépassent pas non plus les 8 Mbit/s. De manière générale, les débits moyens en ville sont 66% plus élevés qu’à la campagne (55,3 Mbit/s contre 33,3 Mbit/s).
Peu de données sur la 5G
« La 4G reste massivement utilisée par les consommateurs, puisque plus de 95 % des données collectées par Queldébit le sont avec cette technologie », reconnait l’UFC-Que Choisir. Si l’association reconnait que le nombre de tests 5G est insuffisant pour tirer des conclusions, elle avance que cette technologie n’arrange en rien la fracture numérique. « Les données de terrain montrent qu’elle ne permet pas de résoudre la fracture numérique, voire l’aggrave. Avec l’arrivée de la 5G, « le gain de performance est spectaculaire dans les grandes et moyennes agglomérations (dans ces dernières le débit moyen passe de 42,3 Mbit/s en 4G à 234,1 Mbit/s en 5G). ». En zones rurales en revanche, le débit est seulement 1,5 fois plus qualitatif qu’en 4G.