L’éditeur d’ERP suédois IFS a missionné l’institut CensusWide pour réaliser une vaste étude mondiale en vue de savoir comment les entreprises allaient réagir budgétairement à la crise du Covid-19. Les résultats sont plutôt encourageants pour les offreurs de technologies. 70 % des entreprises vont maintenir les projets pour la transformation numérique.
503 entreprises de toutes tailles ont été interrogées en France sur un total de 3032 entreprises dans le monde pour connaître leur réaction à la crise du coronavirus. Selon les résultats de l’étude, le point central pour les entreprises revient à chercher de l’agilité et les capacités de s’adapter à toutes les situations. Les entreprises recherchent ainsi la résilience de leur activité en passant par les modifications apportées aux produits et à la gestion de la chaîne d'approvisionnement…
Les entreprises profitent de plus d’un contexte favorable car en période de récession, le coût d’opportunité des projets de transformation digitale est plus faible. Elles sont de plus assez regardantes en termes de maîtrise des coûts et favorisent l’automatisation pour y parvenir. Elles renforcent de plus la visibilité qu’elles peuvent avoir sur la crise par l’utilisation et l’analyse des données. Les entreprises tirent aussi les enseignements de la crise économique de 2008/2009 qui a montré que les entreprises choisissant une posture défensive, investissant peu et réticentes au changement sont celles qui connaissent le plus de difficultés et un redressement plus lent.
Les principaux chiffres
Si globalement les entreprises vont à hauteur de 70 % maintenir les budgets sur les projets liés à la transformation numérique, elles ne sont que 54 % en France et 60 % regrettent de ne pas tester plus de nouvelles technologies pour en mesurer les bénéfices. L'étude indique que les personnes préoccupées par les perturbations du marché sont 20 % plus susceptibles d’opter pour une augmentation des dépenses en faveur de la transformation numérique. 44 % des Français pensent que le critère de succès d’un projet de transformation repose avant tout sur « des objectifs clairs », une technologie apte à y répondre (43 %) et le soutien des managers dès le début (39 %). Autre frein constaté, la capacité à obtenir un retour sur les investissements technologiques, et de pouvoir compter sur un ROI mesurable rapidement, satisfaisant l’ensemble des parties prenantes en interne, est la première préoccupation pour près des deux tiers des décideurs mondiaux (64 %). Le ROI « comptable » reste donc le premier argument pour tuer un projet en le comptant comme une dépense et non comme un investissement. Une logique regrettable. Cette logique conservatrice est visible dans 19 % des entreprises mondiales qui prévoient une baisse de leurs investissements dans la transformation digitale.
Des différences entre secteurs d’activité
L'attrait pour les initiatives de transformation digitale n'est cependant pas le même selon les régions du monde ou les secteurs d'activité. Le secteur de la construction fait la course en tête, 75 % des personnes interrogées déclarant qu'elles ont l'intention d'investir cette année. Les deuxièmes places sont occupées par les technologies de l'information (58 %) et les industriels (55 %). À l'autre bout du spectre, l'étude constate une plus grande prudence pour les secteurs de l'énergie et des services publics (37 %), suivis par les détaillants (35 %).
Une analyse démontrant le lien entre investissement dans la transformation numérique et la peur du climat économique.