L’opérateur télécom tire les conséquences de la décision en demi-teinte de l’ANSSI à propos du recours à des équipements Huawei sur les futurs réseaux 5G. Bouygues Télécom annonce ainsi qu’il va démanteler d’ici à 2028 quelque 3000 antennes du géant chinois dans les zones très denses.
Si le gouvernement français n’a pas banni Huawei, les autorisations de courte durée accordées par l’ANSSI aux opérateurs qui souhaitent utiliser le matériel de l’équipementier chinois pour leurs réseaux 5G ont le même effet. Outre l’incertitude dans laquelle le court-termisme de ce feu vert plonge les telcos, l’exécutif n’entend pas qu’il soit reconduit. Pour SFR et Bouygues, c’est la douche froide. Les deux opérateurs sont des clients de Huawei de longue date.
Or pour pouvoir déployer des équipements 5G, les voilà confontés à un problème de taille : la compatibilité des antennes 3G-4G. Ils n’ont pas d’autres choix que de profiter de ce sursis pour remplacer le matériel Huawei existant par celui d’un Nokia ou d’un Ericsson. Bouygues Telecom en tire les conséquences. Interrogé par Reuters, son CEO adjoint Olivier Roussat annonce que 3000 antennes Huawei seront démantelées d’ici à 2028.
Qui va payer ?
« Un certain nombre de sites devront progressivement être démantelés » explique-t-il à l’agence de presse, « avec un impact limité sur nos résultats d'exploitation ». Seules les antennes déployées dans des zones très denses sont concernées. Olivier Roussat ne précise pas cependant quel équipementier remplacera Huawei, et aucun ne s’est pour l’heure manifesté par voie de communiqué, confiant son enthousiasme à l’idée de ce partenariat.
Mais si Bouygues consent à changer de fournisseur, et à réaliser le remplacement d’une partie de son parc d’antennes, l’opérateur n’entend pas être ainsi lésé. Il martèle depuis plusieurs mois qu’il exigera une compensation de l’État si jamais Huawei devait être chassé de France. Olivier Roussat évoque des procédures en justice ainsi que des discussions avec le gouvernement, sans en dire plus à ce sujet.