Fondée en 2013, l’École 42 s’est installée sur la plus haute marche du podium des «écoles de code», selon le classement CodinGame. Dirigée par Sophie Viger depuis la fin 2018, l’école a réalisé de grandes avancées ces dernières années en accueillant plus de femmes (21% en 2019), en se développant à l’international et en faisant constamment évoluer sa pédagogie d’enseignement. Les prochaines étapes consistent à poursuivre le déploiement du réseau 42 Network et créer un campus virtuel sans jamais briser les liens humains, car à «42» ils restent primordiaux. Créée en 2013 sous l’impulsion de Xavier Niel, l’École 42 a parcouru un long chemin depuis l’intégration de sa première promotion. Un chemin qui vient de mener l’école de code au sommet du classement CodinGame des écoles formant les meilleurs développeurs. Ce classement s’appuie sur les résultats des dix meilleurs étudiants de 144 écoles en France. L’École 42 avait déjà obtenu la deuxième place en 2019. Cette consécration dans l’édition 2020 montre que sa méthodologie et sa pédagogie donnent d’excellents résultats. Pour se rafraîchir la mémoire, 42 se base sur le peer-to-peer learning, soit une méthode participative, sans cours, sans professeurs et basée sur l’apprentissage par la réalisation de projets. Il est évident que sept ans après son lancement, l’École 42 a répondu à sa mission première : former de jeunes – ou moins jeunes – codeurs français alors même que la pénurie de main d’œuvre guettait. « Il y a un manque de codeurs dans le monde. L’École 42 est aujourd’hui reconnue sur CodinGame comme une école qui sait former des talents. Nos étudiant sont autonomes, débrouillards et la qualité de notre formation est reconnue », se félicite Sophie Viger, la directrice générale de l’établissement, nommée en octobre 2018 et à l’origine de nombreux changements. Selon elle, l’École 42 a évolué ces dernières années pour s’adapter au monde actuel. « Aujourd’hui, les gens ont besoin de changer, d’ajouter de nouvelles briques de compétences. Avec la méthodologie de 42, les étudiants développent de nouvelles compétences, ils étudient, ils collaborent, ils savent résoudre des problématiques », insiste-t-elle en rappelant l’importance des "piscines" pour être admissible. Après avoir démarré avec quelque 1 000 étudiants en 2013, l’école en forme près de 4 000 maintenant. En associant les nombreux partenaires qui forment 42 Network, le réseau de campus français et étrangers, ce sont pas moins de 10 000 étudiants qui seront diplômés après trois ans de parcours. « Nous devrions être à 15000 en 2021 et nous visons les 25000 pour 2022 », précise Sophie Viger. Outre le nombre grandissant d’apprenants, l’École 42 brille aussi par le profil de ses étudiants et par des choix forts en matière d’inclusion. « Notre collaboration avec Pôle Emploi nous apporte d’autres profils et 35% des jeunes n’ont pas leur bac. D’ailleurs, 46% d’entre eux n’avaient jamais codé avant de rentrer à 42 », explique encore Sophie Viger. Mais l’une des grandes avancées de ces dernières années est l’intégration grandissante des femmes dans le coding.
Des femmes toujours plus présentes
Dès 2013, et plus encore depuis l’arrivée en 2018 de sa nouvelle directrice générale, l’École 42 a tout fait pour faire entrer les femmes dans l’univers – un peu trop – masculin du coding. C’est l’une des grandes satisfactions de Sophie Viger. « Au lancement de 42, on comptait 7% de femmes sur un total de 1 000 élèves. En avril 2019, nous sommes arrivés à 21% et nous devrions atteindre les 25 à 30 % en cette rentrée. Nous réservons par ailleurs 40 % de l’espace des check-in aux femmes » [période après les tests en ligne, NDLR]. Les femmes ne représentent que 16 % des salariés de la tech en France, rappelle Sophie Viger, côté formation elles ne sont que 15% à poursuivre des études en informatique : « L’intégration des femmes dans 42 est un long chantier. Dans les années 80-90, l’informatique était uniquement masculin. Les femmes n’étaient pas mises au contact de l’informatique.» Ce travail d’intégration des femmes a payé puisque de nouveaux profils sont arrivés avec des femmes de 30 à 40 ans. Tout est aussi fait pour que celles-ci se sentent en confiance, en sécurité et accompagnées durant leurs trois années de cursus. À terme, l’objectif de 42 est d’atteindre 35% de femmes à chaque promotion. En 7 ans d’existence, l’École 42 a aussi cassé les codes en supprimant les barrières liées aux finances, aux diplômes et à l’âge. Ce choix a notamment permis d’accueillir des élèves de cinquante ans pour leur permettre de se relancer professionnellement. « Après quatre années d’expérimentations réussies, en partenariat avec Pôle Emploi IDF, auprès de seniors, demandeurs d’emploi de longue durée, nous avons été agréablement surpris » commente encore Sophie Viger « par la qualité des échanges intergénérationnels, de l’entraide et des résultats avec 70 à 75% de retour à l’emploi.» Sophie Viger, la directrice générale de l'École 42, nommée en octobre 2018, est à l'origine de nombreux changements.
Des cours en perpétuelle évolution
Depuis sa création, l’École 42 est en constante réflexion pour améliorer les cours et la pédagogie autour d’un tronc commun et de compétences à maîtriser (cybersécurité, assembleur, logiciels embarqués, développement mobile et web, Intelligence artificielle). « Nos étudiants ont à leur disposition un ensemble d’éléments technologiques, à la fois pour leur permettre de développer leurs compétences dans le numérique, mais également pour les accompagner dans leur cursus et leur scolarité », explique la directrice générale. Ainsi, les étudiants vont pouvoir utiliser des outils standard disponibles sur MacOS ou Linux avec éditeur de texte, les programmes nécessaires à la compilation et les librairies standard du système. Entre algorithme, programmation objet en C++, compétences réseau, projet web… les élèves ont largement de quoi faire. « Le campus dispose d’ordinateurs sur lesquels les étudiants peuvent se connecter pour travailler et rechercher les informations nécessaires en ligne. Le déroulement de leur scolarité va ensuite s’articuler autour de différents services en ligne pour disposer de toutes les informations nécessaires et actions possibles pour avancer. Le point central est un intranet, une plate-forme web, qui centralise la plupart des éléments utiles à la scolarité : les projets du cursus, les événements sur le campus, la diffusion d’information, le récapitulatif de leur parcours et de leurs notes, les retours des peer-évaluations », précise Sophie Viger. L’École 42 va même plus loin dans l’accompagnement de ses étudiants. L’école met à disposition une infrastructure dédiée avec des clusters de virtualisation, des services destinés aux téléphones mobiles ou encore des forums de messages et de discussions instantanées. Face à l’évolution des technologies, 42 a refait et amélioré ses outils. « Chaque nouveau cycle de vie d’un logiciel ou d’un élément d’infrastructure est l’occasion de profiter des nouveautés technologiques », indique Sophie Viger. Et hormis les outils technologiques, la pédagogie s’est adaptée aux attentes d’aujourd’hui. « Notre modèle est en perpétuelle évolution. Nous utilisons des indicateurs globaux pour voir les tendances, les parcours des étudiants et nous sommes très attentifs aux retours des entreprises. Cela nous permet de faire évoluer les règles régulièrement pour améliorer la réussite de nos étudiants, à 42 comme en entreprise. Par exemple, toute la première partie du cursus [avec un tronc commun pour atteindre le niveau 8, NDLR] a été revue et réorganisée pour mieux correspondre aux demandes des entreprises lors de la première expérience professionnelle. L’accroissement du réseau 42 Network ouvre également des perspectives d’interactions inter-campus, utiles pour de futures carrières internationales.»
L’international, un chantier en cours
Pour ce qui est de l’international, il s’agit d’un chantier de grande ampleur pour 42 et son réseau 42 Network qui compte 31 campus. « Le futur de 42 s’inscrit dans la perspective d’un hub d’innovation mondial au travers de l’ensemble des campus 42 Network, toujours à la pointe de l’innovation pédagogique, et offrant au monde des étudiants talentueux aux profils variés, entrepreneurs, codeurs, experts à la pointe, pionniers », assure aussi la directrice générale qui se félicite de l’implantation actuelle de 42 à Madrid, Séoul, Rio de Janeiro, Adélaïde, Rome, Wolfsburg, São Paulo, Kuala Lumpur, Angoulême et d’autres villes et pays comme la Finlande, la Belgique, les Pays-Bas, la Russie, l’Espagne, le Portugal, les États-Unis, l’Allemagne, la Jordanie, le Maroc, le Canada, le Japon… Depuis le mois de juin, l’École 42 est installé à Nice, sa quatrième implantation en France, avec une inauguration officielle prévue le 6 octobre. Le développement à l’international s’illustre également par la mise en place de projets intercampus – impliquant trois campus de plusieurs pays – pour permettre aux élèves de se confronter à des expériences nouvelles.
Un hub d’innovation mondial
Sophie Viger et ses équipes sont en train d’écrire le futur de 42 et de ses partenaires avec le développement d’outils, dont la virtualisation du campus, ce que personne n’a encore été capable de réaliser. « Nous avons besoin de travailler ensemble car c’est le collectif qui fait gagner. Nous travaillons donc à effectuer du collectif à distance. Les étudiants pourront tout faire sur ce campus virtuel, même s’ils devront toujours venir physiquement. On a besoin de se voir, besoin du contact humain et notre objectif est d’associer le distanciel au présentiel et d’offrir plus de qualité d’enseignement », souligne encore la directrice générale. Comment sera construit ce campus virtuel, elle ne peux pas en dire plus, « car nous en sommes au tout début du projet. Nous n’avons pas encore arrêté notre choix sur la technologie utilisée », affirme-t-elle. Sophie Viger estime enfin que le futur de 42 s’inscrit dans la perspective d’un hub d’innovation mondial au travers de l’ensemble des campus 42 Network. L’objectif : réunir des étudiants talentueux aux profils variés – entrepreneurs, codeurs, experts à la pointe, pionniers. L’École 42 est sur la bonne voie, les statistiques le montrent et la formule fait ses preuves : 100% des étudiants sont en activité, 10 % ont créé leur entreprise. « Pour leur premier emploi, 86% sont en CDI, 12% en CDD et 2% en VIE, Volontariat international en entreprise », se réjouit Sophie Viger.