Natural Solutions développe des outils Open Source visant à valoriser les données environnementales pour une meilleure préservation de la biodiversité. L'entreprise ambitionne de développer des outils d'intelligence artificielle (IA) pour élaborer une nouvelle stratégie de conservation du vivant.
Recenser la biodiversité à l'aide du BigData pour une préservation plus efficace. Tel est le credo de la société Natural Solutions. Fondée en 2008 par Olivier Rovellotti, son PDG, cette entreprise, qui vient tout juste de célébrer ses 15 ans, emploie une trentaine de salariés et génère un chiffre d'affaires de 2,3 millions d'euros et est notamment présente en Europe, sur le continent américain et dans la péninsule arabique.
Concrètement, la mission que s'est fixée Natural Solution se résume à localiser et documenter le vivant et à accompagner la prise de décision pour sa préservation. « Nous nous occupons de l'acquisition, de la structuration et de la valorisation des données de biodiversité », explique Olivier Rovellotti. Fortes de ces données, l'entreprise développe des plateformes Open Source telles qu'Ecoteka, une plateforme de renaturation des espaces urbains et publics, Geonature, un logiciel de saisie et de gestion de données naturalistes initié par les Parcs Nationaux français, ou encore Ecoreleve, un outil de cartographie numérique.
Grâce à l'utilisation de capteurs professionnels tels que des scientifiques, de capteurs citoyens, ainsi que de capteurs électroniques comme des satellites, des caméras vidéo et des capteurs bioacoustiques, l'entreprise recueille une variété de données relatives à la biodiversité. « Nous centralisons ensuite ces informations de manière à ce qu'elles soient accessibles aux gestionnaires d'un territoire, par exemple, afin de les aider dans la prise de décisions », précise le PDG. Concrètement, ces informations permettent par exemple de déterminer quels types de végétaux seraient les mieux adaptés aux changements climatiques dans une zone donnée, ainsi que les services écosystémiques (tels que le rafraîchissement des zones urbaines) qu'ils pourraient rendre.
L'IA pour une documentation accrue de la biodiversité
Afin d'aller plus loin dans sa démarche, l'entreprise souhaite désormais concilier les avancées récentes de l'IA et du Big Data pour accélérer les efforts de conservation de la biodiversité. « Lors de la dernière COP qui s'est tenue à Montréal en 2022, les signataires ont convenu d'inverser le déclin de la biodiversité et de protéger 30 % des terres et des mers d'ici 2030 ». Pour Olivier Rovellotti, il est indéniable qu'une action rapide et continue est nécessaire pour s'approcher autant que faire se peut de cet objectif.
Problème, déclarer une zone protégée prend des décennies. « Détruire la biodiversité est bien plus rapide. L'intelligence artificielle peut nous permettre d'accélérer notre mission de conservation en multipliant les capteurs, en améliorant leur efficacité et en accélérant ainsi la taxonomie (discipline visant à classifier et organiser les organismes vivants) grâce à l'analyse d'images ou d'enregistrements ». Alors qu'il faut des années pour former un botaniste ou un naturaliste, « il suffit de 5 minutes pour former une personne ordinaire équipée d'un smartphone ». Par exemple, un grand nombre de citoyens, équipés d'appareils dotés d'outils alimentés par l'IA, pourront collecter régulièrement et automatiquement des données sur le terrain, sans avoir besoin de les interpréter, afin d'évaluer l'évolution de la biodiversité et l'efficacité des mesures de conservation dans une zone donnée.
Pour passer de la théorie à la pratique, Natural Solution travaille à lever 2 millions d’euros auprès d’investisseurs. De nouveaux deniers qui doivent lui permettre de recruter une dizaine de développeurs et de data scientists afin de développer ces futures applications.