La CMA craint que l’opération n’entraîne la disparation d’un acteur majeur du marché et donc une diminution de la concurrence sur certains marchés au Royaume-Uni.
Le gendarme britannique de la concurrence (CMA) a annoncé, jeudi 13 juin, l’ouverture d’une enquête approfondie sur le rachat de la plateforme de design collaboratif Figma par Adobe, pour la bagatelle de 20 milliards de dollars. L’autorité craint que l’opération n’entraîne une « diminution substantielle de la concurrence sur un ou plusieurs marchés au Royaume-Uni ».
Elle avait fait part de ses craintes fin juin et avait donné cinq jours ouvrables à Adobe pour lui répondre. L’entreprise n’ayant pas proposé « d’engagements acceptables pour résoudre ces problèmes de concurrence », une enquête de phase 2 a été ouverte.
Préserver la rivalité
Sur la base des informations dont elle dispose, la CMA juge que cette fusion entraînerait une diminution substantielle de la concurrence sur un ou plusieurs marchés au Royaume-Uni en supprimant un acteur majeur du marché. Ce qui pourrait nuire à l'innovation et entraîner des coûts plus élevés pour l’utilisateur final.
Dans le détail, la CMA dit avoir « constaté que Figma a établi une part substantielle du marché des logiciels de conception d'écran et qu'Adobe investit en permanence et est en concurrence sur ce segment. » Une concurrence qui pourrait disparaître si l’accord se concrétisait. L’autorité se dit également préoccupée par le segment de la fourniture de logiciels de conception créative. « L'enquête de la CMA a révélé que Figma est une menace concurrentielle émergente pour Adobe à travers ces outils, et que Figma est bien placée pour étendre son offre et fournir une contrainte accrue à Adobe », a-t-elle justifié.