Silencieuse depuis avril, lâassociation impulsĂ©e par Facebook change de nom et devient Diem, sans doute pour faire oublier son passif, et revoit ses ambitions Ă la baisse, ne semblant plus prĂ©tendre Ă dĂ©velopper une nouvelle monnaie virtuelle mondiale.
En avril dernier, lâassociation Libra sortait dâun silence long de plusieurs mois pour annoncer la nomination dâun nouveau CEO, en la personne de Stuart Levey, ex-Chief Legal Officer de HSBC et, surtout, ancien sous-secrĂ©taire au TrĂ©sor amĂ©ricain, en charge du renseignement Ă©conomique et du contre-terrorisme. AprĂšs quoi lâassociation est apparemment retombĂ©e dans son Ă©tat de semi-lĂ©thargie.
Seul changement Ă lâhorizon, Calibra, le portefeuille Ă©lectronique sur lequel planchait Facebook, est devenu Novi. Et voilĂ que Libra prend de nouveau la parole, pour annoncer dans un communiquĂ© changer de nom. âPassant maintenant au nom âDiemâ, qui marque un nouveau jour pour le projet, l'Association continuera Ă poursuivre une mission de construction d'un systĂšme de paiement sĂ»r, sĂ©curisĂ© et conforme qui autonomise les personnes et les entreprises du monde entierâ Ă©crit lâassociation.
Muet comme une carpe
Ce changement de nom nâa sans aucun doute rien dâinnocent. Lâassociation recrute Ă tour de bras des juristes et des spĂ©cialistes de la gestion des risques financiers, alors quâelle poursuit ses discussions avec les rĂ©gulateurs, notamment la FINMA helvĂšte, Diem Ă©tant installĂ© en Suisse. Or le nom Libra Ă©tait associĂ©, depuis lâannonce du projet par Facebook, aux prĂ©occupations de bon nombre dâĂtats, tant autour du lancement de cette initiative par lâentreprise de Mark Zuckerberg dans la foulĂ©e du scandale Cambridge Analytica que de lâambition du projet, susceptible de concurrencer les monnaies fiduciaires.
En outre, ces ambitions semblent avoir Ă©tĂ© quelque peu revues Ă la baisse, Ă en croire le communiquĂ©. Dâune nouvelle monnaie virtuelle mondiale, le projet a Ă©voluĂ© dans le sens âdâune plate-forme simple pour que l'innovation fintech prospĂšre et permette aux consommateurs et aux entreprises d'effectuer des transactions instantanĂ©es, Ă faible coĂ»t et hautement sĂ©curisĂ©esâ selon Stuart Levey, qui ajoute que âl'Ă©volution du projet rĂ©sulte d'un engagement continu constructif avec les gouvernements, les rĂ©gulateurs et d'autres parties prenantes clĂ©sâ.