Le groupe d'hacktivistes Anonymous a annoncé mercredi dernier avoir piraté une base de données de Roskomnadzor, le service fédéral russe de supervision des communications, des technologies de l'information et des médias de masse. Résultat : 820 Go de data subtilisés.
Au lendemain de lâinvasion de lâUkraine par la Russie, les hacktivistes Anonymous avaient dĂ©clarĂ© qu'ils entraient en « cyberguerre contre la Russie ». Une menace plusieurs fois mise Ă exĂ©cution depuis.
DerniĂšrement, des pirates se revendiquant du cĂ©lĂšbre collectif de hackers ont menĂ© une attaque dâenvergure Ă lâencontre du rĂ©gulateur des tĂ©lĂ©coms russe Roskomnadzor sur ses locaux en RĂ©publique du Bashkortostan. Au total, 817,5Go de donnĂ©es ont Ă©tĂ© volĂ©s. Il sâagit pour beaucoup de courriels qui remontent, pour les plus rĂ©cents dâentre eux, au 5 mars 2022. 290 Go correspondent Ă des donnĂ©es brutes concernant des questions juridiques et des procĂ©dures de blocage. « Nous publions les donnĂ©es brutes pendant que nous cherchons des solutions pour extraire les donnĂ©es », ont indiquĂ© les pirates.
Frappe chirurgicale
Viser Roskomnadzor nâest Ă©videmment pas un hasard. Les hackers estiment que le service est le bras armĂ© du Kremlin afin de censurer les mĂ©dias. Les pirates dĂ©peignent le service comme un « danger pour la libertĂ© d'expression qui, par ses agissements, laisse des millions de Russes dans l'ignorance totale des exactions de l'Ătat russe ». Depuis le dĂ©but de l'offensive, Roskomnadzor fait notamment la chasse aux articles qualifiant « les opĂ©rations militaires spĂ©ciales » russes dâinvasion. Le service a Ă©galement restreint lâaccĂšs Ă Facebook et travaille au blocage de WikipĂ©dia en Russie, suite Ă la publication dâun article sur le conflit.
« La source, qui fait partie d'Anonymous, a estimé que le peuple russe devait avoir accÚs de toute urgence à des informations sur son gouvernement. Elle a également exprimé son opposition à ce que le peuple russe soit coupé des médias indépendants et du monde extérieur. Nous publions ce communiqué en prévision de la coupure potentielle de la Russie de l'internet mondial le 11 mars, et nous espérons que les Russes auront le temps de télécharger ces données avant cette date », peut-on lire sur le site web DDoSecrets, qui a republié le communiqué.
A ce jour, la menace de dĂ©connexion de la Russie de lâinternet mondiale, bien que souhaitĂ©e par lâexĂ©cutif ukrainien, n'a pas Ă©tĂ© mise Ă exĂ©cution. L'ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), structure qui rĂ©git l'internet, s'y refuse pour le moment. Le vice-ministre russe du numĂ©rique, Andrei Chernenko, a appellĂ© les sites Web appartenant Ă l'Ătat russe Ă renforcer leur sĂ©curitĂ© et les exhorte Ă remplacer JavaScript par des alternatives souveraines.